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21.10.2004

( Assez )

Je sais pas vous, mais moi j'ai chaud. Genre superchaud dehors sous la pluie, à sept heures du mat', en t-shirt "On va fluncher" - c'est pour illustrer, hein, ne vous imaginez pas que je suis assez septième degré pour en porter (même si ça m'arrive certains jours bissextiles) -, ce qui encourage les cultures de germes en aérobie-anaérobie du côté des aisselles. D'ailleurs je tiens là un excellent chapitre pour ma future autobiographie, dans le prochain billet je parlerai de mes talons.(ceux de mes pieds, comme aurait pu le faire remarquer dans son style inimitable J-M Bigard).

Bon. Le premier Shivaree est sympa, mais je pense que je vais voter pour Haunted Dancehall, de Sabres Of Paradise. Trip-hop assaisonnée au poison, sombre, envoutante aux échos métalliques de 1994, je vous conseille les superbes Planet D et Return To Planet D.

Ouaip, effectivement, ça l'effectue plutôt pas mal.

Avant de me jeter comme un fou, comme un soldat, comme une star de cinéma (sic) sur mon Manania et mon Mutella, quelques mots.

°

Assez
assez
détache tes phalanges de mes doigts
les bras m'en retombent de tes assauts incessants
détache tes phalanges
détache
détache
des trébûchements le long des chemins en rut
au détour des croisements complexés,
de nos attitudes nerveuses et de nos sourires tristes,
nous n'avons plus l'envie
nous perdons le besoin
ignorants ignorés encavés erreur après erreur
toujours plus loin sous la terre
toujours plus loin
à mille tirs de tout coeur possédé

assez

quand tu partiras entre loups et chiens,
ta pellicule de vêtement sur le reste de ton dos,
le désert pour seul oasis,
ne t'évanouis pas comme ça
comme à ton habitude
abondonne ton visage
sors de ta mue
creuse un peu le mur au-dessus de toi
et pars en un éclair discret,
déjà effacé,
vers d'autres villes, d'autres prairies fauchées,
où tes soeurs t'attendent, les mains tremblantes.

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