26.10.2004
( Poison #2 )
Des semblants de sourires dans les serrures des immeubles abandonnés, des envies de salir les volontaires acharnés en lutte contre l'aurore et le crépuscule, et la rage toujours au fond me tenaille, crispe ses serres d'acier sur mes tempes moites pour me faire abandonner. Jamais je ne plierai. Jamais. J'ai d'autres vies à vivre. D'autres regards à croiser. D'autres mains à frôler. Et des envies qui me rongent de l'extérieur. Il y a d'autres partitions sur lesquelles pleurer. Et changer d'ailes.
17:00 Publié dans Poisons | Lien permanent | Commentaires (6)
Commentaires
Les viscères hurlent aux portes des apparamments, doigtés de craie supportant de tremper le sel pourpre, artifice, déterminent le retrait de mes blanches soupirées comme la poudre sur mon front d’une balle esquivée. Je n’aurai pas bougé, qu’à la côte d’une feuille détachée, haleté je serai déjà en refrain de portée.
Écrit par : P | 27.10.2004
A l'ombre des seuls, j'essuyais l'herbe d'un revers pitoyable. Iris d'ivoire, pupille tombée dans l'oubli, un son aigu abattait chaque seconde, coulait dans les interstices et gelait. Nos os s'enfonçaient lentement sous le soleil, exactement comme l'aiguille dans son propre chas. Et de nouvelles prairies sifflotantes se mirent à recouvrir les horloges nues, résignées.
Écrit par : .K. | 27.10.2004
À l’ombre d’une feuille, au seuil d’une ombre, je cueille des routes, j’effeuille des fous, j’écaille mes pouces, j’écarte mes doigts en nervures d’un seul homme, feuille d’automne au seuil de son ombre.
Écrit par : Estragon | 27.10.2004
"Qu'importe l'efforme, pourvu qu'il y ait la saveur", lui a-t-elle murmuré un soir. "Certaines obscurités rêvent encore des ombres un peu partout disséminées, mes mains tremblent"
Elle les posa sur mes joues.
"Les sens-tu? Les ombres des ombres au milieu de l'histoire? Entends-tu les mots qui se débatent ensemble dans les longues expirations d'automne?"
Elle retira ses mains, tout ça pour me tourner le dos.
"Tu hais le silence, d'habitude. Nous nous retrouverons un autre soir."
Et elle disparut.
Écrit par : .K. | 28.10.2004
J’étais plongé dans l’obscurité d’un soir d’automne, fantôme maigre et hâve, dont l’ombre courait en serpend froid sous les lumières de la ville, paisible, des rats criaient à mes pieds, je tremblais. Elle était partie précipitamment, la veille, ne me laissant d’elle que ma propre présence, un vide conséquent. Là, ce soir, elle m’avait dit : « Attends-moi au coin de la rue. » Alors j’attendais au coin de cette rue, je le regardais très fort, même, ce coin, me disant que finalement je n’avais fait qu’être au coin toute ma vie, peut-être dans l’attente d’une collision entre deux rues, deux fronts, quatre yeux.
Je n’aimais pas le silence, pensait-elle. Si elle avait su, combien je n’existais jamais aussi fort que dans la ville et le bruissement des vivants. Je l’attendais là, impact noir sur la frange d’un pavé blond, l’odeur des feuilles mouillées enroulée à ces rats qui ne quittaient pas mes pieds. Des passants comme des fuyards allongeaient le pas jusqu’à n’être plus que d’infimes horizons minces et tremblants dans la brume d’une fin de rue. Puis une main me fit sursauter. Elle était là, soudain. Elle dit :
« J’ai faim. Je voudrais manger. »
Je songeais qu’on ne m’avait jamais salué de cette façon. Je n’aimais pas le pronom « elle ». « Elle », ça ne lui correspondait pas. Il aurait fallu un « es », un « das », comme en allemand. Un « es muss sein ».
Je lui dis, pour faire bonne figure, lui dire bonjour moi-aussi, et puis parce que cette attente m’avait fait réfléchir, je lui dis :
« Je suis la plaie d’une tombe qui pleut des souris. »
Elle prit ma main et m’arracha à ce mur, cette angle, ce monde – car on se bâtit souvent des habitudes et des familiarités dans les stations immobiles. Elle m’extirpa donc du mur, puis bien droite me tira vers des carrefours plus peuplés – enfin je le supposais à cet instant, car elle ne supportait pas l’inhumanité.
Écrit par : estragon doll | 29.10.2004
"cet" angle..... (pardon, c'est inouï) (?????) (nous ne nous l'expliquons pas) (?)
Écrit par : | 30.10.2004
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