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09.11.2004

( Narcissismes, Morts Têtus Et Envies )

La jeune baluchon, sans doute perdue au hasard d'un Nouvel Obs esseulé, me signale dans un commentaire sur ( Le Mode d'Emploi Du Mode d'Emploi ) que mon blog y est cité. Rien de bien téméraire: seuls le nom et le titre y sont indiqués, dans une énumération de quelques blogs personnels (et représentatifs?).

Dans le Mad (Movies) d'octobre, une mise en lumière des vingt films d'horreur "les plus": flippants, gothiques, gore, marrants. Comme d'hab dans ce mag, de la découverte "en voilà en veux-tu oh bah oui alors" qui me laissa imaginer une fois de plus, combien de chefs-d'oeuvre restent encore à voir, inconnus du grand public. Parce qu'il n'y a pas qu'Evil Dead, Braindead, Cannibal Holocaust et La Nuit des Morts Vivants dans la vie. D'ailleurs, pour rester dans les entrailles du sujet, n'oubliez pas votre Home Video qui sent le moisi et sa porte qui ferme mal (ou qui s'ouvre en faisant se retourner tous les clients, même ceux derrière le petit rideau forestièrement bulcoolique), il y a souvent plus de choix que chez Vacio Y Alto Pasado.

Le dernier cinéma de quartier de ma ville fermera définitivement ses portes avant la fin du mois. J'aime ses fauteuils à la texture d'un autre âge et la géométrie parfois Lovecraftienne de ses salles, le sourire de la dame à la caisse quand j'arrive à 21h05 avec mes 5 euros tout prêt, les couloirs étroits et sinueux qui m'emportent "quelque part, mais plus ici", l'arrivée devant la double double-porte de la salle, d'où l'on entend le son touffé des premières bandes-annonces et les hauts murmures de la poignée de spectateurs, revenir lentement à la vie après une heure quarante d'abandon et savourer chaque photon du générique de fin, mater les toiles des cinq salles sur des moniteurs monochromes perchés à 2m50, le "au revoir, merci" adressé une seconde et demie avant de pousser la dernière porte entre la salle obscure et l'obscurité salle.. A la fin du mois..

°

Nos envies sont loin mmaintenant.
Nos cachotteries, nos égoïstes furies
et nos pas de côté au regard en biais
sont partis avec.
Plus besoin de faire semblant.
Plus besoin de faire avec.
Je suis un autre moi.
Nos répliques assassines
restent lettres mortes
envolées sous le blizzard
à la recherche d'autres esclaves
et d'autres trous où se planquer.
Nos langues resteront gelées,
nos doigts crisseront sous la poudreuse.
Onze hivers mourront
lorsque je renaîtrai
lorsque
l'oxygène sera recréé
et qu'il ne faudra plus faire silence
pour se faire entendre.

10:30 Publié dans Soudain | Lien permanent | Commentaires (0)

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