21.11.2004
( Sirop )
- vous l'auriez en pourpre? -
Dévêtus de nos habits ensanglantés
traversant l'appartement
dans la pénombre éblouie par le sodium,
les reflets de l'averse
et l'ampoule faiblarde de l'entrée,
nous sommes restés immobiles
face à face, têtes baissées
respirations de spasmophiles, vagues de pluie
à l'abri
puis nous avons bougé
nous nous sommes glissés dans le bain
avec douche brûlante merci
puis il est devenu grenadine
lui aussi
glissant de nos peaux
au drap de satin médusé
en corolles étirées vers le bas
en silence
en face à
doigts crispés en un faible effort
celui d'un continent tempé de lave
compter sans compter
les gouttes à goutter du nez,
les allers et retour
de la chair de poule
à vif derrière nos paupières mal baissées,
l'iris apprenti fuyard
mais aux prises de chaînes plus lourdes que l'esprit
c'..
l'eau semble plus tiède
au fur et à mesure de l'effacement du temps
de l'assèchement des vitres
et de nos regards enfermés
dans la grenadine
elle se retrouve entre elle
lit nébuleux allongé sur lui-même
en train de chercher un moyen de sortir
d'onduler hors de ce bac
rempli de gens immobiles et d'eau
l'eau est glacée comme tes yeux
comme si tu pouvais m'en vouloir,
car il faut bien un responsable,
alors pourquoi pas un aute que soi?
c'est tellement plus facile
ça coule de sauce
ça crève les yeux, oui
un millilitre de solution de facilité
éclair de génie
et les bras m'en tombent
la grenadine retrouve une nouvelle jeunesse
regarde, elle reprend des couleurs
tu as perdu ton sourire
avec tes larmes sous la pluie
et les voilà qui regagnent tes yeux
welcome back home
je retourne vers le Soleil
flottants dans les coquelicots fânés.
23:10 Publié dans Missives Du Kontrebas | Lien permanent | Commentaires (0)
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