26.04.2005
( Visite De Nuit )
Violente odeur de sang et de pourriture. En entrant dans la pièce, des corps liquides se sont réfugiés vers les murs de la pièce, tremblants de tous leurs bourrelets moites. Le sol est glissant. Des traînées noirâtres sur le carrelage blanc vers la seconde porte. Des vitres maculées, brisées, maculées de minuscules trous. Les coins sont comme ces rigoles à la piscine. Ils tremblent. Ils hésitent. C'est au premier qui réagira qui chopera le ponpon de l'autre. Et j'ai pas l'air d'être celui qui mènera la danse. Reculer. Lentement. Porte. Poignée. Personne derrière la vitre faiblement éclairée. Derrière, le couloir est perdu dans l'obscurité. Tourner la poignée. Reculer encore, passer la porte, fermer la porte. Du matériel hospitalier, tables à roulettes, armoires dévastées, un déambulateur, du bruit étouffé un peu loin. J'enjambe, j'évite, je slalome, je passe une porte dont le montant est écartelé. Discussion à une voix. Des portes rectangulaires disposées les unes sur les autres dans un mur. Je passe doucement la tête. Sa blouse n'est plus bleue qu'à quelques endroits. Quelqu'un gigote convulsivement sur une table de métal en hoquetant faiblement, membres attachés. Le chirurgien a repris des cours du soir.
..naomi - exit song
12:01 Publié dans Missives Du Kontrebas | Lien permanent | Commentaires (0)
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