30.06.2010
( Yoshiaki Kawajiri - Highlander: The Search For Vengeance - 2006 - Vo )
Bon alors, Highlander: The Search For Vengeance, de Yoshiaki Kawajiri, c'est le syndrome des réal asiatiques qui passent à l'ouest et qui pondent un truc sans saveur.
Déjà, la VO est en anglais, ce qui est mal barré quand on connaît le level stratosphérique des doubleurs japonais vis-à-vis des américains qui, lorsqu'il ne s'agit pas de superproductions de leur crû, investissent rarement dans un casting à la hauteur. Desservi par des dialogues bateau et aux trois quarts bourrés de punchlines compilées à partir d'au moins tous les Steven Seagal et Dolph Lundgren réunis, et par des doubleurs recrutés donc dans le milieu de la publicité pour céréales, le film s'en sort heureusement techniquement très bien.
Une animation fluide et une disposition de la 3D correcte, de très jolies et sobres textures bien intégrées au service de l'atmosphère très post-apocalyptique d'un New York dévasté, viennent renforcer des effets spéciaux plutôt léchés. Les nombreuses scènes d'action au sabre sont dynamiques et communiquent efficacement leur énergie (on peut se plaindre de quelques ralentis et bullet-times superflus, mais bon, hein, c'est l'été, on va rester zen) tandis que les gunfights et courts dogfights réveillent juste ce qu'il faut pour relancer l'intérêt et éviter de retomber dans une sieste un poil trop nourrie au 51 (c'est l'été, que voulez-vous). On sent un peu trop le script américano-américain là où un autre japonais aurais sans doute enrichi les dialogues et fait un peu taire la poudre. Parce qu'on parle du clan McLeod, bon sang de bois ! Ça se bat pas avec des pétards sortis de la socquette mais avec des vrais canifs de deux mètres de long, faudrait voir à pas l'oublier.
Enfin, chapeau à la musique entièrement symphonique mais souvent en retrait par rapport à l'action ou aux dialogues, lesquels la font tomber à plat la plupart du temps, et c'est bien dommage. Les bruitages sont nickel, claquent bien et très variés.
Du bon boulot, donc, côté technique, mais gros point noir sur le nez des producteurs pour le casting d'entrée de gamme. Les mecs n'ont pas dû capté qui était Kawajiri; dommage, car on aurait pu avoir devant les yeux un très bon métrage. Ce sera donc pour la prochaine fois, espérons-le. Je vous renvoie sur Ninja Scroll (1993; classique instantané qu'on ne présente plus) et The Cockpit (1994; pour les amateurs de dogfights) où il occupait là aussi le poste de réalisateur. Ses travaux sur l'animation des chefs-d'œuvre absolus Memories (Kôji Morimoto, Tensai Okamura, Katsuhiro Ôtomo, 1995) et Metropolis (Rin Taro, 2001 - avec entre autres Ôtomo, encore lui, au scénar) sont absolument à redécouvrir ou à découvrir, pour les trois du fond qui ne suivent rien à l'animation mondiale depuis le milieu des 90s.
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14:52 Publié dans Betweenears, Bondage, Soudain | Lien permanent | Commentaires (0)
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