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27.11.2012

( Halley En Septentrion )

Ton sourire et tes étendues
qui sommeillaient autour de moi
calme olympien avant la Fin
me souvenant maintenant
de ton rire
souvenir, réalité
puis souvenir à nouveau
j'éparpille l'intérieur de mes yeux
les lumières perçues et révées éveillées
tout le Soleil sur ma peau
contre mon cœur
et bien plus en cœur
en adoration goulue
perdu au loin dans sa révolution
autour du vide
bercée par tant de sévères carnassiers
remugles rebouteux
et sirènes avides
des morceaux de toi
des monceaux de nous
de la confiture pour les cochons
des inventions avortées
célébration de l'impie et du trivial
ma main dans ma gueule
toute ma main
je la mords
je la croque et la mange
et le bras avec
et ses veines et ses artères
tout ce sang me remplira bien les yeux
de cette chialeur tintinabulée
avec d'autres rêves
de béton noir sur tous les paysages
au Ciel comme au Sol
un bel abat-jour que voici
admirez messieurs-dames
l'exaltante envolée
pitoyable abîme
de ses petits ventricules aveugles
de son diaphragme secoué de spasmes
de l'anthracite et du rouge sombre
à tous les étages
à tous les rayons
sans raison ni façon
à califourchon dans le vide
on se croirait fondre en lames
et tissus découpés
aplatis et couverts de ses propres gravats
atrophié et rageur
d'avoir lui aussi baissé sa garde
sa dernière garde
l'ultime rempart des imbéciles
qui se reconnaissent en d'autres
apercevant
ici et là
de douloureuses cicatrices

sa garde
jamais
elle doit rester invincible et imperturbable
verrouille et bouffe la clé
mâchonne à t'en défoncer les dents
à te poignarder les gencives de tes chicots
à t'en fendre le crâne

et ensuite
une fois bien digéré
tais ce sourire
taris ce regard
deviens oiseau de proie
le sommet de la chaîne sentimentale
et détruis-les tous
l'une après l'autre
sans prétention
sans exception
juste

parce que c'est possible

car pourquoi pas
hein
pourquoi pas
c'est laid
c'est mal
tu es béant
ouvert comme une plaie gigantesque
cisaillé par les anneaux de Saturne
recouds-toi
avec les cendres de ces unes et de ces autres
ils ne diront rien
ils sont tous aussi muets que tes tombes

va
meurs
et deviens.

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