19.05.2004
( Le silence et l'amertume du coupeur de bois )
Quelques minutes après le billet ( Cuisine et Amour ) ..
Finalement, rien d'autre. Un texte a failli ne pas atterrir dans la catégorie :: Dark Is Beautiful :: . Rectification: on parle de l'autocensure comme étant pire que la censure elle-même. J'ai donc décidé d'être fou (pour changer <_<) et le balancer. On a beau être surnommé Kikoo, on n'en a pas moins des idées noires, voire abyssales. Cyclothymique?
Attention, le texte suivant est bien macabre, vous voici prévenu. N'imitez pas cela chez vous, ce numéro est réalisé par des professionnels qui connaissent les risques encourus (joking).
Le matin
bûches et petit bois pour réveiller la maison
il fait toujours trop froid
on reste rigide
les muscles engourdis
font presque mal
allez coupe
Avant midi
d'autres bûches pour le déjeuner
la maison doit être sèche
et l'âtre comme le Styx en feu
le repas doit bien cuire
Allez tranche
A la tombée de la nuit
encore des bûches pour maintenir la chaleur
les enfants sortent
rentrentaprès ça il fait plus si chaud
pis ça caille dehors
même les gants gèlent
même le gel est gelé
Allez hâche bien
Avant de dormir
un petit tour dehors
doubler gants, hâche fatiguée
regard crevé
du bois pour le feu
toujours du bois pour ce putain de feu
mis je te le leur lancerai à la gueule
moi
ce feu
des tisons plein le dos
des braises dans les cheveux
et ma lame sur les poignets
hein les poignets
ça va piquer
mais après tu sentiras rien
un poignet
deux poignets
trois quatre huit trente
quinze mille
alignés côte à côte
ma hache démarcatrice
faisant du zèle
en rognant les coupes irrégulières
et après les poignets
les chevilles
allez cheville un
allez cheville deux
genre jusqu'au bout de la nuit
soyons fous
débitons coupons tranchons scions motocultons
rabotons rongeeons élagons râpons éliminons
un peu de clarté dans tous ces doigts
ces orteils
et tous les petits bouts de chair qui dépassent
hop
élevons ça au rang d'art
organique et post-vivant
l'homme moderne n'aura plus besoin
de marcher de porter de toucher de bouger
toutes les dérivations neuronales seront là
pour lui
au goutte-à-goutte électtrohybridé
just think it
bref
les poignets avec les poignets
les chevilles avec les chevilles
les cous avec les cous
d'adorables petits tas
de chair et d'os
de moëlle qui déborde
et de sang coagulé
ça manque de rouge tout ça
bon
il se fait tard
la Lune est rousse et basse
à l'horizon
la lumière est irréelle
les enfants dorment à poings fermés
allons les border.
(Texte du 10.V.04)
08:40 Publié dans Missives Du Kontrebas | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
et maintenant j'ai peur,
comme si une bûche me parlait,
toute droite ou couchée,
sortie d'une forêt canadienne
pleines d’embûches secrètes et mystérieuses ourses ;~)))
Écrit par : amélie | 27.05.2004
Les commentaires sont fermés.