15.11.2004
( Joyeux Jour d'Eclate )
Une tour immense de plexiglass dont la flèche se perd dans la nuit naissante. Ne te réveille pas. Ouvre les yeux. Ne te réveille pas et sors de ce mur. Reviens nous parler et t'étendre avec nous dans l'herbe noire. Des différences de voix, il y en a, mais elles résonnent avec la même harmonie sur nos peaux. Nous ne nous assourdissons pas les uns les autres quand nous parlons en même temps. Tout ce qu'il faut savoir, c'est qu'on est là, chacun avec notre joyeux lance-flammes pour toi. Fait jaillir l'étincelle pour mieux l'éteindre et abandonner les longs mois d'isolement des gargouilles fièrement fatiguées de buller doucement sous la pluie qui monte du sol, sans arrêt pipou à la prochaine fois autoroutière translapine. Dis toi qu'on se la bise déjà, depuis quelques tempes, alors que ton éclosion vacillante promettait les plus merveilleuses escalopes de ce côté-ci de la poêle, à la mi-juin., avant café et cigarettes. Pour l'occasion, j'ai sorti un petit Gerberac broyé de rosée et deux verres en mollet taillés pour nous faire une belle jambe, devant des aléatoires mondains des deux-trois rives de ce côté-ci de l'Heure Monde. Tu sais, ils nous regardent de leur vide borgne et loucheux - pouah tu parles, ils peuvent toujours espérer. Ce petit Gerbos est pour toi et moi. Lichette aimeras, cruchette boiras! On aura les cartes des dédales dans le brouillard avec ces pichenettes; avec un cierge pas si con qu'il en a l'air, les fumigènes partiront comme des vapeurs d'os un soir de crème à fion chez Little Lord Faulteroy. On aura les cartes, alors que rien n'ira plus. Il n'y a que ça qui compte. Ne te réveille pas, mais ouvre les yeux, gueule cassée. T'as besoin d'aller aussi près. Ne te réveille pas, ouvre les yeux, mais sors de ce mur.
08:55 Publié dans Soudain | Lien permanent | Commentaires (0)
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