( Un Eté 42 )

- un coeur en été -

Passage au Match du centre-ville, arrêt habituel au Discofeel du coin. Le bon plan: des cinquantaines d'albums datés et neufs à dix euros, de Beck à Lalo Schiffrin, de Herbie Hancock à System Of A Down.. c'est à se laisser enfermer dans une curatelle. J'entre, je m'attends à voir l'un des trois vendeurs, je prépare ma salive, j'entre, paillassonage et un "..bonjour!" troublé, deux d'eux écoutaient là un archétype de Baryton ou de Père Noël, large pantalon noir, bretelles noires, chemise gris clair, crâne légèrement dégarni et longs cheveux gris, blancs et bouclés-anglaise, barbe assortie et lunettes fines à la monture noire. The Man. Le Bonhomme. Un personnage. Rien de réel, à part les explications qu'il donnait aux jeunes vendeurs derrière le comptoir sur leur logiciel de caisse. Ce genre de personnes vers qui on se sent irrésistiblement aspiré, comme un Ancien immémorial revenu d'entre ses réincarnations pour faire une bonne marmite pour nourrir quelques existences en bourgeon et transmettre. Voilà, ce mec, j'avais l'impression qu'il était un lac clair de montagne en été, une quantité immense d'eau fraîche à refiler et des heures à l'écouter.

J'ai donc pris une bande originale de Michel Legrand, celle d'Un Eté 42, et ça lui a donné l'occasion de montrer un manip supplémentaire à ses disciples et d'enchaîner sur l'explications des coûts relatifs des cd achetés ici et ceux achetés ailleurs, la nécessité d'un prix si bas.. Malheureusement, pas d'bol Karol, je suis pas en forme aujourd'hui niveau discute. J'aurais adoré, je sentais le les neurones se réveiller à toute vitesse, un peu trop vite sans doute, car l'enraillement m'a, dans la foulée, mesmérisé les hordes qu'ovales je tentai d'étirer pour un réveil au mégaphone. Après un mercibonnesouaré, les impressions encore fortes, je sortai.

..michel legrand - and all the time