02.11.2004
( Parfums De l'Autre Monde )
Il y a cinq jours, une odeur âcre de poussière et de moisissure planait à mon étage. La nuit suivante, vers 1h15, l'ascenseur s'y est arrêté, laissant murmurer voix, frotter vêtements, s'ouvrir une porte et pénétrer deux ou trois humains dans l'appartement d'en face. Mon voisin de palier, un vieil homme plus très en forme, y vit avec son Yorkshire peureux. Ces humains sont venus le chercher ou prendre quelques affaires. Pillage familial, décès naturel?
Il y a sept nuits, I had a dream. J'étais chez ma grand-mère maternelle, je portais quelquechose (ou un petit quelqu'un) dans les bras et j'ai ouvert la porte de la cave, celle de la maison de ma mère. Il y avait là un petit garçon d'une dizaine d'années, yeux et bouche grand ouverts, la peau gris-ôcre et comme enduite de glaise, les membres raides comme lorsqu'on est soudainement aspergé d'eau glacée. Il montait l'avant-dernière marche, je l'amenai à entrer dans la cuisine, il monta la dernière marche. Je revenai vers ce que je faisais puis me tournai vers lui à nouveau. Sa peau était devenue plus solide et luisante, sa couleur d'un bleu-gris sombre et ses iris noirs, le cou encore plus raide. Il fit deux pas vers moi et ses bras se levèrent à peine, mais je sus ce qu'il était: un zombie.
Depuis deux semaines, une amie a récupéré sa télé couleur, en prêt chez moi depuis presqu'un an. Depuis deux semaines, un ami me prête sa télé noir & blanc sans péritel. A part l'atroce souffrance de rater courts-métrages, Die Nacht/La Nuit, curiosités télévisuelles, films sur dvd ainsi que de me priver de ma séance défouloir chère à tout consoleux, les programmes sont systématiquement parasités par le fantôme en inverse vidéo de la Cinquième/arte. De l'humour le plus burlesque au cynisme le plus acide, ce vieil objet électrique est un délicieux petit démon, un concept artistique très divertissant.
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Des regards perfides par-dessus mon épaule observent mes oreilles avec des petites jumelles dorées. C'est toujours orgasmique pour l'ego, maus au niveau de la sympathie on a souvent fait mieux.
Ils observent mes oreilles et parlent ente eux, c'est légèrement effrayant. Optiques vissés aux yeux, bouche bée, doigts affairés, mots muets, deux par-dessus chacun de mes lobes.
Ils me convoitent, désirent me manipuler comme un patinencore attaché à ses fils.
Ils m'observent et sourient bouche bée.
13:55 Publié dans Soudain | Lien permanent | Commentaires (0)
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