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10.12.2004

( Nulle Part )

- chutes de pierres -

nulle_part.jpgOn commence sous la mer
à ranger les coquillages entourbillonnés
à traquer les squatteurs de carapaces
carapatés dans leurs galeries dare-dare
à consoler les épaves de trois siècles
totems de quelques mantas frivoles
qui ombrule sur le dos sous la surface
à faire des noeuds avec les murènes
faut bien s'amuser un peu
à faire du saute-poisson ampoule
au-dessus de la barrière de corail

Et un matin
d'avoir trop ranger traquer consoler
nouer saute-poisson ampouler
on se retrouve au bord du Trou
le sol tranché à pic
à perte de vue à droite et à gauche
et en face la mer en nuisette
emplissant le reste du monde
jusqu'à ses racines
là où on ne tombe plus
au centre de l'océan
des plus épaisses obscurités
et des plus voraces des casse-nuques
on se retrouve au bord
loin en bas bouillonnent
les ombres de l'encre
les léviathans
gueules ouvertes sans yeux
qui gobe des mondes
comme on brûle le papier

Des mondes

Le vertige
un pas en arrière
on n'était plus
que sur une allumette de corail
il ne restait plus rien

..nine inch nails - wretched

11:40 Publié dans Soudain | Lien permanent | Commentaires (0)

09.12.2004

( Un Peu De Froid )

- une liqueur de laine, s'il-vous-plaît -

un_peu_de_froid.jpg

Les mains ont tremblé. Des voix se sont tues. Il a été vu, et ces regards le marqueront à vie. Il n'a pas vraiment compris pourquoi c'était aussi grave, après tout. Ca arrive de s'emporter, de ne plus juguler la pression compressée jour après jour, au fil des semaines et de la colère de ne pouvoir la sortir. Tout allait trop vite à ce moment-là, des émotions intenses nées de sentiments purs et d'une rencontre inespérée. Pas de recul. Seulement la vie dans l'instant, un gamin avec un potentiel de jeune adulte. Imprévisibles étaient les mésaventures qui ont suivi. Ce n'était pour lui que l'enchaînement logique des choses, tandis que les règles brillaient par leur absence. Une absence. C'était sans doute ça. Là et absent. A la frontière. Comme lorsque la couette 100% synthétique s'arrête le long du bras: on a chaud, mais une main glacée enserre l'air à côté. Alors pourquoi bouger quand on a suffisamment chaud et que le froid ne se fait pas encore sentir? Oui, mais.. Là, mais absent.


..télépopmusik - love can damage your health (lab 1

( Terminus )

- tout le monde descend -

terminus.jpgJe suis arrivé
sans respirer
entièrement clos
et hermétique
chaque côté de ma peau
à l'abri de l'autre

Déjà rien ne devait se mélanger
une petite loi, hop

mes tripes avec les bacilles du monde extérieur, non merci. Tout ce remue-beau-linge me donnait mal au crâne, si bien que je décidai, hop, une nouvelle loi: occulter de ma conscience ce qui me faisait souffrir, cette facilité qu'ont les gens à s'enfermer en eux-mêmes pour les besoins d'acceptabilité des autres. Je ne pouvais pas vraiment nézer ce genre de pratique masochiste d'amputation des personnalités. Ca me faisait bien peur de tomber là-dedans. Se mettre dans une condition mentale et comportementale qui nous rendrait acceptables par le plus grand nombre reviendrait à de la pure dévalorisation. C'était bien plus facile de tirer vers le bas que de pousser vers l'azur. M'enlever cette possibilité me sauverait. Etre autre.


..pink floyd - wots.. uh the deal

17:35 Publié dans Soudain | Lien permanent | Commentaires (1)

08.12.2004

( L'Inauguration )

- écartez-vous des portes voyons -

l_inauguration.jpg

Des secondes en sourdine s'écoulent des mains hagardes, les épouses des longs lits tièdes se déroulent de leurs draps soyeux, à l'heure où les miséreux et tous leurs démons enfin libres entrent en masse pour l'inauguration. Les murs lisses se couvrent des traces de boue, de chair séchée et d'excrément, la dévalise des intérieurs s'envole et enflamme les caves les unes après les autres, les plafonds obscurs se décorent d'iris rouges. Et l'autre baveur qui cherche encore ses clés devant l'entrée, absorbé par ses boutons de manchettes rongés par des oursins.. Un joli tableau pour un après-midi aux festivités prometteuses et réjouissantes.


..deftones - korea

07.12.2004

( A l'Affût )

- need a light? -

a_l_affut.jpg

Derrière les rideaux ensablés, le vent glissait, arrondissait le dos contre eux et repartait en secouant la toile. C'était là que le feu crépitait quelques secondes arrachées au temps. Sous nos yeux, des esprits sans forme jouaient avec la matière. Nous ne comprenions rien, tout était merveille.


..chet baker - tenderly

23:30 Publié dans Soudain | Lien permanent | Commentaires (1)

( Derniers Liens Décembrants )

>dernières entrées, *ajout, +mise à jour, -suppression, ^déplacement.


> * Micronuit - Paris la nuit - >u b u.
* Delia Derbyshire - >z i k.
+ 24.XII.4 - Décembre 04 - E.E.G..
* Jeu - Squares - >p i x e l.
* de Abandoned Places - >p h o t o.
^ Expo Miyazaki & Moebius - >b e a u > >â m e.
* Expo Giger - >â m e.
* Big Brother - >b l o g.
* Stardom - >â m e.
* Décembre 04 - E.E.G., il était temps.
* Chictype - >b l o g.
* Pleix - >b e a u.
- Chronologie et Thématique.
* Ockoba17 - >o b j e t.

09:45 Publié dans KiKooBlog | Lien permanent | Commentaires (3)

06.12.2004

( Petit Tableau )

- prenez vos tablettes -

petit_tableau.jpg

Voilà, j'ai récapitulé tous mes stéréotypes, étalé par terre mes portraits-types, trié et inventorié mes peurs injustifiées, mes craintes mal fondues, mes manies mélomanes, mes pulsions dislocatrices de corps humains sans anesthésie, ma perception visuelle en général, mes fascinations et mes émerveillements, et..


..death in vegas - come on over to our side, softly softly

( Poison #5 )

- avant-hier matin -

poison_5.jpg

Une petite route claire. Un pub tenu pour les amis. Dehors, un panneau rouillé, "ERROR CARGO" en rouge délavé sur jaune délavé, à l'ancienne, à l'entrée d'une rue condamnée. Un talus renaturé impose l'oubli de l'erreur humaine. Une enfant qui appelle et pleure derrière. La tenancière qui va chercher la perdue. Au moment du départ, croisement. Arrêt, bavardages, une petite dizaine d'enfants épanouis autour d'elle. Caresse d'encouragement qui se meurt en profonde tendresse sur la main. Son regard dans le mien, mon âme dans son iris d'un bleu impossible, liquide et changeant. Tristes et en amour, elle et son regard sur mes pas qui s'éloignent, moi le sourire forçant la grimace du départ à capituler, les yeux au ras du sol.

Réalité. Un plafond blanc. Mon appartement. Allongé, je m'écroule sous l'odeur infiniment amère de l'exil et de la perte. Des images à jamais.

Je revois rarement ces personnes, il me plaît - et me rassure - de les imaginer continuant leur vie dans cet autre monde où j'aime à me réveiller. La familiarité des lieux et de tous ces gens m'illumine à chaque visite, mais ce monde est vaste et infini, les rencontres innombrables, les souvenirs des émotions éternels.


..beastie boys - sabrosa

10:35 Publié dans Poisons | Lien permanent | Commentaires (1)