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07.03.2005

( Spasfon )

- c'est c'fond-là -

Asseyez-vous et respirez. Tout devrait aller pour le mieux.L'ascension,
le long des colonnes de verre
qui ruinent le vide,
là où on les attend le moins
l'ascension
qui dure des siècles,
des siècles à se laisser flotter
le regard vers le haut
vers la petite lumière,
intermittent spectacle
qui burine la rétine
et le désir
vite
plus vite
porte-moi là-haut
j'en peux plus
allez grouille
..le désir
l'inaccessible et fausse étoile


et alors
arrivé là-haut
hein
une fois sous la lumière du spot
tu vas en faire quoi
de ton désir
tu vas en faire un ballon
et jouer au foot?
tu vas en faire un collier
et te l'encoller?
ou tu vas l'abandonner
comme on vomit une vilaine cuite
la fosse nasale noyée
de cadavres non identifiables
s'accrochant
avec la force du réfectoire
aux barrières
retenant le public applaudissant?
ton désir en gerbe claquée
contre les fondations du Paradis
des sueurs froides plein l'échine
le blanc de l'oeil perdu en Mer de Chine
les membres tremblants
d'un manque sans objet,
dépouillé de l'âme,
tu n'arrives plus qu'à tituber
avec ce corps qui n'est plus le tien,
tu ne t'attaches plus aux mêmes couleurs,
les parfums des femmes
troublent avec la force d'un rien,
leurs douceurs ont le goût de l'azote tiède,
tu recherches maintenant
une nouvelle étincelle
un dernier miroitement,
pour garder les poumons alertes
les pompes à air déshumanisé,
un dernier soubresaut
à la queue-leu-leu des désirs dévorés,
des ongles gratuits et illimités,
voilà tout ce que tu recherches
tu as juste envie de quelquechose
à moissonner,
à percer,
à raboter,
à élimer,
à tailler,
à élaguer,
à dépecer,
à triturer,
à autopsier,
à vif
dont les douleurs
t'apprendraient beaucoup
sur les autres
peut-être sur toi
mais de toi
tu t'en fous
tu préfères tes dents
elles hurlent implacablement
leur déchirure ventrale,
ces Harpyas affamées
peuplées d'immenses gouffres,
c'est tout leur maître
ça
c'est presque mignon ta monstruosité
à force
on se demanderait même
qui a enfanté qui
le même silence,
la même paleur grisâtre,
les mêmes tremblements
qui secouent yeux comme comme
une fosse commune de mourants
à toi tout seul
avec l'horreur
à l'intérieur


ramasse tes ailes maintenant,
on remonte vers la cave.

..sébastien schuller - electroshead

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