31.12.2004
( Derniers Soupirs Avant Fermeture Définitive )
- veuillez vous diriger -
Quelques fois
les murs tremblent
les fondations se la jouent
échangistes d'une heure
les portes volent
les fenêtres claquent
et sous les tuiles
des yeux fixes
transpercent la réalité
et ses kilomètres de mensonge
Ils n'ont jamais su
que les yeux les écoutaient
les disséquaient intensément
studieusement à contre-temps
en comptant sur ses doigts
noircis de sang et de cendres
les heures
les minutes
et les secondes
de la fin de la joute
où il prendra enfin son tour
le dernier.
12:55 Publié dans Missives Du Kontrebas | Lien permanent | Commentaires (0)
29.12.2004
( Le Cercle Polaire Arthritique )
- des os dans la moëlle -
Le murmure
le grondement lointain
souterrain des moteurs
des pneus sur les rues défoncées
les ombres rapides
au bout des avenues kilométrées
le sodium ronflant dans nos veines
sans émersion possible
tu le manges
ou on te le fait avaler
ton Na
et pas de manière
c'est comme ça
c'est pour tout le monde pareil
alors on se réfugie
entre quatre murs
quatre yeux
et un miroir entre les deux
"Mais qu'est-ce que j'ai bien pu faire"
pour en arriver là
rien,
justement
rien
il a simplement suffi
de suivre le courant
pour s'annihiler les plombs
et faire en sorte
que ça "aille"
que ça "fasse aller"
pour reprendre nos si délicieuses
expressions dénaturantes
et à la pointe de l'en-blême
Ha et ce sodium
ouvrez les yeux
laissez l'orange vous bander le moral
vous masquer le rouge brique crasseux
que vous croisez tôt le matin
et qui vous empoisse le sang
jusqu'à en devenir crayeux
arthritique et raviné avant l'heure
laissez-vous embaumer
de son atmosphère tiède
et calme
sans lendemain ni refrain
14:38 Publié dans Missives Du Kontrebas | Lien permanent | Commentaires (1)
27.12.2004
( You've Just Been Unmulped )
Tout arrive, même la réconciliation entre les encres et les hommes.
21:43 Publié dans Damned ! | Lien permanent | Commentaires (2)
( Time Has Come )
- et un rien en avance -
Nos silences entre nos mains
valaient plus que tout l'air
de ce monde
Des scintillements
au milieu de nos fronts
des mouvements
imperceptibles et cachés
cela ils ne l'auront pas
Cette liberté que nous avions
à ne plus nous décrire
comme un guide muséeux
à ses clients péripathétiques et assoiffés
l'aurait fait sans goût
avec beaucoup de ventre
et des brouettes de pâle
cette liberté restera à jamais
pour nous neuls.
Plus un seul mot, seuls au vertige,
et une autre lumière nous trahissaient.
Tout cela était, est et sera. Ce discret partage, cet évènement au compte-gouttes, cela nous restera unique. Il y en aura d'autres, uniques à leur tour, jamais semblables ou comparables.
Voilà notre Heur, notre doux et délicieux Heur.
20:35 Publié dans Missives Du Kontrebas | Lien permanent | Commentaires (2)
23.12.2004
( Pause Pique-Nique )
- bicyclettes dans les fougères -
Ca faisait longtemps
n'est-ce pas
qu'on ne s'était pas
redressé
pour regarder le chemin parcouru
et se regarder de l'intérieur
cette sensation bizarre
malsaine et confortable
d'une chute
dans des gouffres successifs
en regardant le sol
se rapprocher
de plus en plus vite
jusqu'à ce que
à sept millimètres du sol
compact et froid
on s'arrête
suspendu immobile tête en bas
les yeux écarquillés
une bande-dénonce dans le crâne.
21:45 Publié dans Missives Du Kontrebas | Lien permanent | Commentaires (2)
22.12.2004
( Le Compte Des Heures )
- sortez les bouliers -
Je suis une bactérie filamenteuse rognant la chaussette suintante et mycosique de Jack. Je suis l'avant-dernière page blanche d'un bouquin marcelaymien, retrouvé dans la poche arrière du noyé de Vaison-la-Romaine retrouvé en 93. Electroencéphalie en berne, extinctions des feux, soufflage des bougies, réveil des oreillers.
14:05 Publié dans Soudain | Lien permanent | Commentaires (4)
21.12.2004
( Plus De Peur )
- soudain tout est plus clair -
Je regarde autour de moi et ne trouve que du bitume jusqu'à l'horizon.
Hier soir, dans ce demi-sommeil que j'adore, j'ai clairement entendu dans ma tête une voix féminine qui me disait:
"Xxxxxxxxxxx? ..N'entre pas dans la cuisine! ..Xxxxxxxxxxx !!!"
Surpris de l'avoir entendue alors que mes pensées restaient un peu constructives, j'ai ouvert les yeux sur le plafond, une poignée de rayons au sodium le décoraient, puis, tournant la tête j'ai observé la cuisine vide, presque déçu. J'ai alors regardé dehors, au cas où, mais personne sur le toit de l'immeuble voisin, et rien en vol stationnaire à six étages au-dessus du sol. Mais j'ai eu peur de croiser du regard l'Ombre immobile, cette silhouette avaleuse de lumière, plus noire que les entrailles des abysses qui rôdent aux portes de la folie.
Le plus tard possible.
00:30 Publié dans Missives Du Kontrebas | Lien permanent | Commentaires (2)
17.12.2004
( Loin Du Sud )
- "un petit peu plus à l'Ouest", tryphonade du XXème siècle -
13:50 Publié dans Soudain | Lien permanent | Commentaires (0)
15.12.2004
( Guts! )
Des lignes défilent sans cesse dans mes yeux, la vue s'embrouille et l'équilibre fuit.
12:13 Publié dans Damned ! | Lien permanent | Commentaires (7)
14.12.2004
( Blanc )
- plus blanc que blanc -
Des traits face au vent
des dérèglements dans les courbes
avant de rebrousser chemin
et admettre l'Indivisible
le Sournois Obligatoire
entre nos phalanges éclatantes
de si peu d'ivresse
et d'irrégulière attente
Des traits à contre-courant
tandis que nous nous laissions
emportés par le silence
la foule et les meubles
des meubles, ici
on aurait tout vu
les couches de glace à peine éclose
sur les lèvres des rêveuses en rage
ça oui
sans problème
mais l'absence se fait sentir
elle pompe chaque veine de mes poumons
et m'abonne au Demi-Royaume
des éclairés autoproclamés
Exsangue
ha, la sangsue
je me manque
je ne me retrouve pas
de minuscules morceaux
par-ci par-là
de grands espaces vides
à peupler
tout ce blanc
où que l'on regarde
tout ce blanc..
00:45 Publié dans Missives Du Kontrebas | Lien permanent | Commentaires (8)
13.12.2004
( Le Paradis Blanc )
- le petit miguel bergué attend ses parents à l'écueil -
Longtemps
dans cette grande pièce
à l'abri du monde
je suis resté sous un des fauteuils
patientant impatiemment
que les autres et les uns sortent
et
une fois la dernière porte close
les lumières éteintes
un sourire invincible sous le nez
je sortais à découvert
hantais le couloir silencieux
me hissais sur l'estrade
et
contemplais le Paradis Blanc.
13:20 Publié dans Soudain | Lien permanent | Commentaires (3)