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03.07.2013

( Bonne Nuit Etc )

Marrant comme je me souviens du court rituel en quatre phrases quand, enfant et jeune ado, j'allais me coucher et que ma mère venait me border. J'avais peur de ne pas être là le lendemain matin. Ces mots scellaient la promesse que j'allais revenir quoi qu'il se passe pendant la nuit. J'avais peur.

( Ployer )

Tu ploies
regardes le vide les yeux dans les yeux
ce vide avec qui tu as appris à vivre
comme avec ce monstre sous ton lit
dans ton armoire
dans ton placard
dans ce coin en haut dans ta chambre
ce vide qui te mate avec un grand sourire
un peu comme le mien
un peu comme le Joker
et t'as pas envie de rigoler face au ravin
comme dans l'arène
une seconde avant le début du combat
une heure avant l'heure estimée du décès
je me souviens d'écrire ceci
ce déjà-vu
mais j'en ai vu d'autres
des violacés et des blets
mais des comme ce vide
non
c'est au-delà de tout
en-deça du niveau de tes semelles surtout
et ça pardonne pas
comme moi
comme moi.

10.04.2013

( Procédons )

Arpenter la rampe
reculer de plusieurs pas
jusqu'à arriver en bas de la pente
se retourner

ouvrir les yeux
se rendre compte
qu'ils sont toujours fermés
qu'il n'y a plus rien à voir
on a éteint le ciel et les étoiles
rideau sur le présent
le Temps a déjà exhalé une dernière fois
les montagnes se sont tues
le vertige a frissonné contre tes flancs
et le vent, fatigué, est rentré chez lui
a clos ses stores
glosant qu'on ne l'y reprendra plus
vacances forcées
travail de forcené
à hurler à travers les crevasses
faire siffler la poussière
et cingler les chevilles sur la plage

les montagnes, la mer
il n'y a plus de destination
on se demande si là-bas
on se répond à soi-même
que sans doute
vu qu'ici c'est pas ça
que là-bas c'est pas ici
que ça devrait, alors
et qu'il n'y a pas de raison

il n'y a plus de raison depuis longtemps
pauvre de toi
tu trembles des mains et de la nuque
éparpillée comme un linge
blanche de tout ton long
tes bras sont grands ouverts
sur plus grand chose
tu brasses le non-vent
tu bats de tes non-ailes
tu sers plus à rien
tu pleures, tu crains
le sol lui-même en a ras-le-bol de tes si
malgré ton bon fond
qui fait sa majorée

donc te voici
élaguée, éventée
plus de pression, plus de jus qui coule
la mécanique et la rouille
tu niques plus rien
même pas la trouille
dans ta pâleur de lin
affecte, charme, désigne, choisis
prends, avale, désire, liquéfie-toi autour de lui
déverse tes ouvertures en travers de l'opercule
rattrape la candeur fânée et la pourriture de la nonchalance
as-tu bien exécuté ta révérence
à l'affût des premiers soupirs
des souffles compromettants
impliquants trop pour si peu
pour si fort, tu dirais pas non
de te rouler dans la passiflore
peu farouche entre tes doigts glissant
griffant et les cils qui perlent
à la commissure des regards
dans l'interpénétration
des rêves et de la réalité de la chair
as-tu
une balle dans la tempe
et fuir dans la steppe
une bonne fois pour toutes
le meilleur coup qu'on n'a pas mérité
on mérite pas
on prend
on s'en mange
on a pied, on s'enracine
ou on nage ailleurs, craignant d'avaler de travers
dans les tangentes que l'on prend
la facilité que l'on désire
la fragilité qui dérive
que l'on rencontre, que l'on découvre
c'est la même mais pas la même
et tu me bouleverses
tu te rends pas compte sans nous
l'océan que tu t'apprêtes à affronter
à travers nous les plages tièdes et le Soleil tendre
penché sur nous deux, ce conte
tu ne vois pas
tu penses à autre chose
l'esprit divergent, la conclusion absconse
la libération dans la rage et les larmes

non

il n'y a plus rien à voir
on ne se rend pas compte
que nos yeux sont toujours fermés

se retourner
jusqu'à arriver en bas de soi
reculer de quelques pas
sous un ciel et les étoiles éteints.

27.03.2013

( Open Sighs )

En-dessous de nous
sous la surface
sous la roche


le ciel


et mille
mille soleils
à peine étreints.

18.03.2013

( Vue Imprenable )

Rien qu'un béton noir et exsangue
pour seuls ciel et horizon

( Contre Bras )

L'autre nuit
sous le réverbère éteint
frisson des entrailles de la Terre

L'autre jour
sur le Soleil morne suintant
nuée de charognards en rut.

( Polygone Sans Face )

Alors qu'un désintérêt croissant me prolongeait dans l'attente, dans l'impatience peuplée de non-sens, de rien, de dénuement aspergé sur toute chose, je me rendis compte qu'il était inutile de lutter et, qu'en plus des apparences, j'étais devenu futile, superflu, sans même être encombrant, car là où j'étais, personne ne souhaitait ni ne pouvait envisager de vouloir y être ou m'y rejoindre.

C'est alors que commença le Grand Flou. Je me retrouvais alors dans la vision périphérique de quiconque s'approchait, où qu'il regardât. Hors d'atteinte du regard bien que soupçonné. Translucide et à peine cru. Ils étaient là; j'étais hors-monde.

15.03.2013

( À Nouveau )

Du fond du néant
le doute
ressuscité par le souvenir
des sentiments ressurgissent
crus enfouis
éteints
pourquoi ce revirement
aussi improbable qu'étonnant
et pas si désagréable que ça
mais c'est pas le moment
pas le moment
pas maintenant
alors que le calme ensoleillé
pointait son museau hors du gouffre
et de la peine
pourquoi le passé revient-il
maintenant si tentant
si doux
si radieux

( Un )

poil
apr
ès
l'
a
au
tre

jolie loop
and so on and so on

épiiii-leuh
épiiii-leuh

et ensuite ?

Albion !

Pauvre fuck y est
bof
amertume, tu déclares ?
ouais, grave
car je me demande aussi comment
à ce point
put-ce merdé
alors qu'on avait

pour nous
toutes les couleurs
toutes les éclats de lumière
toutes les illuminations de nos imaginaires partagés

comment
a-t-on pu autant
se vomir à la gueule
s'étendre des siècles et des siècles
de linge sale pas en famille mais entre nous

pourquoi autant ?
pourquoi aussi lâchement ?
pourquoi aussi aveuglément ?

non, ce n'est pas qu'on ne s'est pas compris
c'est juste quon ne s'est pas capté à nos heures d'émissions
et nous n'étions pas estivaux

et ça
a bien
soufflé
notrre
résistance

je serai dans les parages
"à plus tard"
t'ai-je dit
au premier larguage
au jeudi fucking noir
deux larguages, j'ai
des félicitations qui
presque ce tordent
de rire
dans le néant
tu imagines ?

Tu ne liras plus jamais cela ?

"à plus tard"
et pourtant.
Tu es où ?
Je te pense
que tu es
sortie de toute
sphère physique
mais tu es toujours là.

Tiens, en fait, non
tu es loin
éludant
évanousissant
et "wtf c'est bon j'ai donné, au suivant."


On retrouve un schéma dans ces relations
non ?
si.

13.03.2013

( Si Que . )

Si
que
.

Blanc
comme l'oubli
comme les cheveux d'hier
et d'avant-hiver

Entré
par la bande
par la distance que nous avons
loin

Ouvert
sans fioritures
sans fourchette ni couteau
à l'envers

De l'envers
l'évidence
l'aspect que nous offrons
et avalons

Ce chemin
accablé de verdure et de calme
sous un ponton
et la profondeur.

07.03.2013

( Et L'Absence )

Alors que les routes croulent sous les buissons changeants
alors que nous faisons pas à pas le trajet inverse
alors que les doigts se délient dans la force du courant
tout s'arrête
inerte et blanc
les photons
suspendus
mangés par nos yeux
rendent le jour pire que la nuit
et éclaboussent indistinctement
tes contours
ta voix immobile
sous la poussière
qui tient son souffle
morte note
comme tous les Soleils
tous leurs rayons sublimes et fantastiques
auprès desquels on se serait éteint dans un sourire
mais qui désormais n'étreignent
plus que le vide.

..sparklehorse - dreamt for light years in the belly of a mountain
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