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18.11.2005

( Le Matin De La Reine )

- et crisse la peau sur ma peau -

Dans l'OctoGone régnait un silence de sous-bois.
Ecarquillés, les yeux à demi rangés pliés en douze dans leur poche,
je regardais le Seuloeil se lever.
On n'y croyait plus
à sa fine couleur jaunâtre.
Chaque lendemain devenait un hier que l'on regrettait déjà.
Sous les cieux, ils se remirent à marcher,
à apprendre,
à reproduire les gestes acquis pendant des décennies de routine.
Il était temps pour eux de se reposer
d'oublier les douleurs passées
et de revenir entre les bras qui les attendaient,
pour ceux qui en vaient.
Le Seuloeil berçait, monotone, les chairs assoupissant les âmes muettes.
On contemplait la ville du haut du parking.
On sauterait demain,
mais avant la fête aura tonné.
Promis juré.
C'est alors qu'Elle entra, translucide,
sculpture de givre à l'abri de toute chaleur.
Une Reine des Glaces parmi nous.
Elle s'approcha
en me parlant doucement
et j'oubliai tout le reste.
Amen.

17.11.2005

( Pas Vue Pas Prise )

tu as vu tes yeux

un jour

si

je le sais

 

( Crissant Sous La Peau )

- splash -

Noire et fluide
est la paume sous ma main
qui me caresse
m'enjoint
me tirlipote
pougne et repougne
avec la douceur
d'une tapisserie qui se décolle.

..riton - angerman

16.11.2005

( Et Enfin Je Recherche )

Bocal après bocal
empilement cellophané et tintant de cris
des hurlements j'en ai vomis là-dedans
des kilowatts éraillés à la solde de rien
à la fin de tout:
mes fondations vibrent vibrillonnent
se disloquent se dissolvent à chaque montée
s'ébrouent en retrouvant leur liberté saccagée
par les effrois diurnes, les terreurs nocturnes
soudaines et quotidiennes
ces énormes riens qui bouchonnent ma tête
et me précipitent comme falaise dans verre
devant mes yeux ébahis
gland nu sur le fil de onze rasoirs
et j'ouvre un bocal neuf,

inspire

à m'en fragmenter la plèvre
et du bout de mes lèvres
explose l'air
d'un milliard de marteaux-piqueurs.

..dEUS - nothing really ends

09.11.2005

( Les Joies Des Chatouilles )

J'ai plus envie. J'ai les mâchoires en béton et le dos trépané.

( Les Joies Du Service Minimum )

Aucune assistance respiratoire ne sera fournie cette semaine.

L'oxygène est en berne.

( Araigne )

..non.

Je renonce à me chercher.
Je suis là, c'est le principal.
Les cordes de lui ligotant et emberlificotées dans ma chambre de pensionnaire
ça serait plutôt moi.
Je sais à quoi ne pas m'en tenir.
tout est possible derrière l'épiderme
autolyse et paralysie
lectures intimes et fractures ouvertes
les traits les points les pixels sont illusoires
nos grammaires personnelles nous paraissent illimitées
mais il nous reste tant de choses à défaire
à déconstruire à rassurer
bah oui on parle surtout d'humains dans c'coin
hein, toi le post-humain qui t'ignore
non, pas toi qui aimerait l'être
bref on parle parle parle parle parle
écoute chaotique
échange merdique

bon

je deviens chiant.

( Ecarlate Suintance )

- purple rain -

Tous les pores du corps en sang
pleurésie, phtisie et jus de pomme
des fois qu'on aurait un invité surprise
blasé, en plus, l'invité
on avait dit "Les blases, au porte-mental!"
ça nous fait un joyeux bordel, non?
un tas d'enveloppes corporelles vides sur un lit ou un canapé
tous les pores du corps en sang
oui mais non j'ai piscine là
ça fera un joyeux bordel, oui.

08.11.2005

( Nuit Prolongée )

- pour quelques heures de plus -

Il me manque les liens du sang
libérés d'eux trop, j'erre depuis dans ma dimension perpendiculaire
je croise des regards tiédasses, je voudrais faire pousser un iris sur leur épaule
sentir le bref souffle de leur passage pendants des minutes
à chercher dans toutes les directions à la fois, on nepeut plus savoir où donner de la tête
regards, écoute, appréhension de l'autre
perdu
entre mes quatre planches de mon monde en BD

je ne vois plus vraiment ce que je pourrais faire ici
la réalité n'est qu'un mot dont je fume les lettres
allumées à même une plaque chauffante

tombé dans des bras qui ne furent que ronces embroussaillées

la distance est définitivement trop grande pour les frôlements

prendre la tangente
comme tout psychiquement divergent qui se respecte
suivi comme d'hab par tous mes anges aux yeux noirs

la tangente

enfouir sa fuite sous des monceaux de bêtise et de supercheries
ça me botte bien
mettre les doigts dans la prise
et disparaîtredans un écran de fumée factice
comme dans une bonne vieille série B

un bain de ciment frais et tiède
obstruer les écoutilles
remplir les balasts
et laisser jouer la gravité
sous des faux airs d'autosatisfaction

sous des faux airs

sous des faux
étincelantes au clair de Pluton.

..dEUS - pocket revolution

( Pwned )

T'as repéré les sagouins
les hirsutes
les malvelus
les éjectés d'avance
de notre monde monoplace?
Tu les as repérés?
Ils zouent autour de notre cockpit
un puits de bites où ils croient tous se faire renflorer
ils zouent blastent matraquent incendient
notre oeuf de complexiglass
sans jamais trouver le moyen d'entrer
vieux tas d'cons
vieux thon de Caah
contrée lointaine où
à la naissance
sont exécutés les rampants dans leur genre

Aaaah notre oeuf!

Si tu savais comme je le polis des yeux
du soir au matin
paupières en grève
voûte spatiale en lente rotation
ça te marque la rétine à vie tu sais
mais oui tu sais
je t'ai croisée ce premier soir
tu faisais déjà la grève
moi je t'ai dit "Je te perds, j'en crève"
et ta peur soudaine
et un peu justifiée quand même
faut dire que bon
hein
donc braif et ta peur soudaine nous a menés
toi devant une grande vodka diabolo framboise
moi devant un chocolat chaud et ta présence enivrante

damn, qu'est-ce que je t'ai absorbée
ces moments-là
de tous mes sens
de tous mes souvenirs
de toute mon âme - tant qu'à faire -

on s'est parlé sans un mot
offert des clopes sans fumer
et longtemps après
on s'est quitté sans se quitter
de toute façon on y serait
on y serait
car on y était

entre quat'zyeux
pendant si si longtemps que mon chocolat était encore brûlant
vodka évaporée, on s'est baille-byé
en ce premier suaire
où le rose se fit carmin profond
noir et violacé

tu sais ça arrive tous les jours

je n'ai pas compris.

31.10.2005

( Léger Départ )

- pour de doux lendemains -

Prenons des vacances
loin du vide
loin des murs qui s'étalent
sur le pain quotidien
Les roues enfourchées
nous sommes partis
tous les quatre seuls
qui dans sa distance
qui dans son calcul
qui dans ses mots
qui à bavarder du papier
de temps à autre par la fenêtre
notre bateau vibre sobrement
nos oreillent sifflottent
flashées au 220
Semblerait que le temps se contracte
se crispe
serre les poings les genoux
boulet de canon lancé à travers lui-même
traversent les strates momifiées
des éternités à venir
claquant des talons sur les plafonds
dans le mutisme des univers
semblerait ouai
semblerait
mais j'indigère les couleuvres dorénavant
plus de paix pour les justes
le Temps est mort et ils vénèrent encore sa dépouille défraîchie
aux quatre coin du Rien
vain dieu-roi emplumé des Pastèques
dont les faux prophétisent mille morts
mille souffrances
si tu traînes devant ton bol
si tu loupes la rame
si t'as pas l'étoffe ou le velours
ben voyons du velours
dites-moi
trente-trois
show me what you got
haaaaa
en voilà un délicat et pourpre velours
pleinement cconservé depuis des lustres
à température et au poil
le palpé est doux et profond
presque mûr pour faire le mur

allez

échappons-nous ensemble
pends ton cou à mes jambes
et fais mine de rien
allez
c'est rien tu verras
un cataplasme à la chair
rien de mieux pour se sentir en vie
non?

allez

allez

allez...

viens.

..quincy jones - do it to it