27.12.2004
( Time Has Come )
- et un rien en avance -
Nos silences entre nos mains
valaient plus que tout l'air
de ce monde
Des scintillements
au milieu de nos fronts
des mouvements
imperceptibles et cachés
cela ils ne l'auront pas
Cette liberté que nous avions
à ne plus nous décrire
comme un guide muséeux
à ses clients péripathétiques et assoiffés
l'aurait fait sans goût
avec beaucoup de ventre
et des brouettes de pâle
cette liberté restera à jamais
pour nous neuls.
Plus un seul mot, seuls au vertige,
et une autre lumière nous trahissaient.
Tout cela était, est et sera. Ce discret partage, cet évènement au compte-gouttes, cela nous restera unique. Il y en aura d'autres, uniques à leur tour, jamais semblables ou comparables.
Voilà notre Heur, notre doux et délicieux Heur.
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23.12.2004
( Pause Pique-Nique )
- bicyclettes dans les fougères -
Ca faisait longtemps
n'est-ce pas
qu'on ne s'était pas
redressé
pour regarder le chemin parcouru
et se regarder de l'intérieur
cette sensation bizarre
malsaine et confortable
d'une chute
dans des gouffres successifs
en regardant le sol
se rapprocher
de plus en plus vite
jusqu'à ce que
à sept millimètres du sol
compact et froid
on s'arrête
suspendu immobile tête en bas
les yeux écarquillés
une bande-dénonce dans le crâne.
21:45 Publié dans Missives Du Kontrebas | Lien permanent | Commentaires (2)
21.12.2004
( Plus De Peur )
- soudain tout est plus clair -
Je regarde autour de moi et ne trouve que du bitume jusqu'à l'horizon.
Hier soir, dans ce demi-sommeil que j'adore, j'ai clairement entendu dans ma tête une voix féminine qui me disait:
"Xxxxxxxxxxx? ..N'entre pas dans la cuisine! ..Xxxxxxxxxxx !!!"
Surpris de l'avoir entendue alors que mes pensées restaient un peu constructives, j'ai ouvert les yeux sur le plafond, une poignée de rayons au sodium le décoraient, puis, tournant la tête j'ai observé la cuisine vide, presque déçu. J'ai alors regardé dehors, au cas où, mais personne sur le toit de l'immeuble voisin, et rien en vol stationnaire à six étages au-dessus du sol. Mais j'ai eu peur de croiser du regard l'Ombre immobile, cette silhouette avaleuse de lumière, plus noire que les entrailles des abysses qui rôdent aux portes de la folie.
Le plus tard possible.
00:30 Publié dans Missives Du Kontrebas | Lien permanent | Commentaires (2)
14.12.2004
( Blanc )
- plus blanc que blanc -
Des traits face au vent
des dérèglements dans les courbes
avant de rebrousser chemin
et admettre l'Indivisible
le Sournois Obligatoire
entre nos phalanges éclatantes
de si peu d'ivresse
et d'irrégulière attente
Des traits à contre-courant
tandis que nous nous laissions
emportés par le silence
la foule et les meubles
des meubles, ici
on aurait tout vu
les couches de glace à peine éclose
sur les lèvres des rêveuses en rage
ça oui
sans problème
mais l'absence se fait sentir
elle pompe chaque veine de mes poumons
et m'abonne au Demi-Royaume
des éclairés autoproclamés
Exsangue
ha, la sangsue
je me manque
je ne me retrouve pas
de minuscules morceaux
par-ci par-là
de grands espaces vides
à peupler
tout ce blanc
où que l'on regarde
tout ce blanc..
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09.12.2004
( Un Peu De Froid )
- une liqueur de laine, s'il-vous-plaît -
22:35 Publié dans Missives Du Kontrebas | Lien permanent | Commentaires (8)
08.12.2004
( L'Inauguration )
- écartez-vous des portes voyons -
13:05 Publié dans Missives Du Kontrebas | Lien permanent | Commentaires (0)
06.12.2004
( Petit Tableau )
- prenez vos tablettes -
18:38 Publié dans Missives Du Kontrebas | Lien permanent | Commentaires (0)
03.12.2004
( Sous Les Néons )
- turn the dark off -
J'y suis enfin
arrivé
après quelques heures de marche
au bout de ce couloir
du crépi du sol au plafond
des boules de néon faiblard
tous les dix mètres
il était temps
j'en ai plus que marre
de marcher
à pieds nus
sur ce foutu crépi à deux balles
ça entaille la chair
c'est dingue
c'est à s'en foutre une
ha! marrant tiens
on peut me suivre à la trace
et à l'odeur
si y a quelqu'un d'autre ici
je le plains
ouaip
bon
et maintenant
maintenant que je suis arrivé
faut-il repartir
la réponse est là
ainsi que la seconde question
il y a comme un jour sombre
dans les coins
ça s'ouvre
mais comment
c'était quoi ce bruit
comme si
on brassait du crüesli
quelle idée de brasser du crüesli
en plus je suis sûr que c'est du faux
bon
un couloir
blanc
uniforme
peu éclairé
je suis là
je peux penser
c'est bien moi
- presque -
alors
il faut faire quelquechose
il faut avancer
toujours
encore et encore
avec l'inlassable besoin
d'avancer toujours plus
sans se poser de questions
sans ruminer
ou se laisser distraire
par l'ennemi qui me peuple
et le sang qui me fuit
avancer
toujours plus loin
pour rien
je fais tout ça
pour rien
rien
RIEN
c'est n'importe quoi
j'ai jamais vu de crépi par terre!
en plus ça crisse
ça craque
comme de la craie
du crüesli
enfer..
le bruit arrive
ça bouge au fond
c'est si loin
ça sera si près
contre moi
sans timidité
ni peur
la peur
la trouille
la pétoche
la flippe
est-ce la fin?
20:55 Publié dans Missives Du Kontrebas | Lien permanent | Commentaires (0)
01.12.2004
( Dans La Pierre )
- no jules vernes authorized -
Le matin s'éternise sous le brouillard londonien. La pierre se réveille lentement sur sa propre vase, cherchant une lumière plus chaude que ce ciel de néon. Les fondations des immeubles, des ponts, demblent s'étirer et s'enchevêtrer sous le béton. La ville perpétuellement cinquantenaire, mal remise de sa crise de la quarantaine et des infiltrations constantes d'humidité abrutissante, ne se pose plus de questions. Se contenter de la simple succession des heures et des pas blancs de ses troglodytes. A la surface, plus rien ne repousse. Alors elle creuse, sûre de retrouver une nouvelle genèse dans les profondeurs de la terre, au-delà de l'argile et du calcaire, où des yeux délavés l'observent se creuser un terrier à pas de nuit et la reniflent avec curiosité.
11:10 Publié dans Missives Du Kontrebas | Lien permanent | Commentaires (0)
29.11.2004
( Next Message )
- note à l'intention de lutilisatrice -
J'ai mis de côté tes affaires
elles sont dans l'escalier
dans ce coin sombre
où l'on entendait les tourterelles
par la bouche d'aération
je suis là vers 19 heures
à bientôt.
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28.11.2004
( Janvier 1976 )
- il dit qu'il est une légende -
Des espers
en lutte contre l'infâmie
des espers
fatigués d'avoir tout compris
partout
à des mondes à la ronde
pas un ne bronche
chacun sa gueule
aucune issue les jours de rage
quand ils arrivent tout autour
et criblent nos murs
de pierres, de poignées de cailloux
de barres de métal, de vieux cadavres
la nuit durant.
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