21.02.2005
( Et Des Poussières )
- merci de ne pas nourrir les vers par la racine -
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( Minuit Moins )
On s'est essoufflé et on a reprit son souffle. On a démonté les canalisations et on en a fait le tour. Mais je ne veux pas que la nuit passe aussi vite.
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( Minn.. Minuit Et Des Poussières )
On empile la date suivante sur la précédente. On ne les utilisera plus, donc on gagne de la place. Je te réexplique?
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16.02.2005
( Rha Tais-Toi Un Peu )
- nous n'avons fait que.. non rien -
Tu connais ces moments incendiés
ceux de la chair de nos nerfs
apaisés par l'écorce des oriflammes
qui s'enfuient
timides
sous le clair feu de camp
Tu connais ces moments
par coeur
tu les as vécus
avec tous les autres
enlevés eux aussi
de leurs soutes sans confort
de clandestins rapatriés
vers une mort sûre
vers le petit nuage d'amande
Ces instants mortels
tu les as encore en mémoire
ne fais pas semblant d'avoir oublié
on ne mime pas le chaos
on feint pas la destruction
ni ne l'enterre
on la croise comme ça
dans le rue
sur le même trottoir
souvent
alors qu'en réalité il n'en est rien
on se rappelle toujours les mauvais coups
alors les paupières
qui tapissent le fond de tes yeux
qui détournent la lumière
et en font une loupe amère
à peine vivante
ouvre les yeux de tes yeux
sacrifie ton confort psychique
à l'analyse de tes actes manqués
qu'est-ce qui a pu te mener là?
à voir tes compagnons
à écouter tes compagnes
se faire le chaîner le dos
et les membres
gémir implorant pour qu'un rai
transluce la cage
pourquoi en es-tu arrivée là?
les images sont encore fraîches
il faut attendre
que ça durcisse
elle est trop jeune cette image
trop sage oui
incapable de penser par elle-même
impossible de lui faire confiance
c'est comme faire confiance
à un chef de gare
c'est impossible
bon
ces moments napalmés
alors
que t'en reste-t-il aujourd'hui?
une grimace liquéfiée sur le menton
un crayon qui goutte?
il te reste au moins
à ne pas répondre.
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18.01.2005
( Quelques Particules De Poussière Entre Les Dents )
Passer à autre chose. Vite. Déposer un voile par-dessus tout ça et revenir à une réalité sotte. Bon. Cette latte déformée dans le coin de la pièce.. Le plancher sourit.
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09.01.2005
( Message De L'Intérieur )
- port du casque conseillé -
Qu'on m'emporte
au retour des survivants
qu'on l'exile
si le jour refuse de s'effondrer
j'irai voir l'ailleurs
s'il est aussi bien qu'on le raconte
dans les auberges de vieillesse
dans les murs des caveaux occupés
dans ma tête de décervelé
où on s'est enfermé
c'est calme d'ailleurs
ici
on discute
on gambade
on sautille
on trépigne
en joie ou en rage
ça dépend du coloris
on monologue à plusieurs
mais on s'écoute quand même
hein
on se comprend
et c'est déjà pas mal
mais là
quelques-uns commencent
à trop se ressembler
je ne sais plus trop
qui est qui
qui fait quoi
et "où t'as mis mon omoplate"
et "rends-moi mon profil psychiatrique"
etc
ça devient usé
on se parle encore
mais moins qu'avant
les cernes guettent
tandis que les guetteurs cernent
on est presque obligé de rester
contraint d'être bien
contrait de nous supporter
de nous faire la conversation
de se la jouer anticipation
sur des centaines de sujets voisins
sans consistance
à supposer
et à supposer encore
en incluant d'autres suppositions
ça n'en finit pas
le service est débordé
mais on gère
ça va
je ne finirai pas
au Regrettoir Nord
à ruminer des chansons mortes
et à laisser infuser
ma lobotomie
on finit par s'habituer à soi-même
c'est étrange mais agréable
puisqu'on se connaît depuis si longtemps
pourquoi continuer à être méfiant?
on a juste tellement d'incertitudes
à commencer par
l'incertitude elle-même
et ses variations
mais ses variations
justement
ne varieraient-elles pas non plus?
et selon quels critères?
eux-mêmes sont-ils variables et sûrs?
parfois
ça prend du temps
de la peine
et du désordre
mais
ensuite
tout rentre
dans l'ordre
en file indienne
une bonne file indienne
est une file indienne
non
pas morte
ordonnée
calme
et constante
à l'ancienne
et puis ensuite
on reprend le cours apaisant
des brefs moments ensoleillés
avant de
bref
bon
je vous laisse
il y a quelques voix à faire taire
parfois ils parlent un peu fort
alors on leur raconte
un conte
leurs yeux se ferment pour la nuit
et ils se réveillent
le sommeil
c'est important.
21:47 Publié dans Missives Du Kontrebas | Lien permanent | Commentaires (2)
05.01.2005
( Instantané )
- serrez-vous un peu plus, certains ne sont pas dans le cadre -
16:05 Publié dans Missives Du Kontrebas | Lien permanent | Commentaires (0)
04.01.2005
( Dans Une Chambre )
- intérieur pâle -
Un bruit après l'autre
tout commence comme ça
en général
un rien
et un rien
et voilà
quelquechose d'un peu plus
comme cette femme
qui ne croyait plus
qui que ce soit
sauf ce qu'on lui racontait
tout bas
au creux de l'oreille
pendant son sommeil orageux
perdues entre quatre songes
et onze personnes lui parlant
en même temps
les mains devant sa bouche
réveil enfiévré
jour aigu entre les rideaux
retour de la perception
de son propre poids
de sa peau molle et flasque
et des ombres hallucinatoires
qui disparaissent trop vite
vite
retrouver le contact avec le réel
radio
petit-déjeuner
chaussons oubliés
c'est moi ou il fait froid
c'est moi
robe de chambre
bol
chicorée
casserole
eau
bouillir
pain
confiture
plus bas la radio
la surface du cerveau qui tremble
qui vibre presque
cuillère
confiture
tartine
chat
porte
dehors
nuit
nuit
mais
pas de chat
pas de chaussons
pas de chez soi
des réveils ailleurs
entre les quatre murs sales d'une arrière-cour
une route tout ce qui a de national derrière
pas ses habits
pas ses mains
elle n'a jamaisvu ses mains
c'est aujourd'hui qu'elle s'en rend compte
elle ne se connaît pas
ne veut pas risquer de ne pas reconnaître
le timbre familier de sa voix inconnue
nuit
pas faim
air tiède
mais comme s'il était enfermé
les sons assourdis de l'extérieur
enfermée
sous verre
pour la convenance de quelques curieux
attentifs à son comportement
revenu d'entre les cauchemars
pour en revenir à un autre
mais il n'y a rien à regarder
la confusion et la distance
exagérément réalistes des choses
la noie dans un abandon implacable
ce n'est pas elle
puis elle rentre
ferme la porte
et cherche un lit qu'elle trouvera
à la bonne place
ce n'est pas elle
dans une chambre
qui n'est pas à elle
dans cette maison vide et étrangère
aux rideaux à peine froissés.
22:38 Publié dans Missives Du Kontrebas | Lien permanent | Commentaires (0)
01.01.2005
( Coïncidence )
- les retours sont lents -
Ca commence à tomber. Les premiers cris dans la tempête avancent vers le phare, ricochet par ricochet, à la visance d'un mort au galop. Des gouttes en suspend devant moi, j'ai réfléchi à tes silences, à ta façon de courber les murs du dos de la main, de cacher ta pâleur dans les draps, de.. quelques autres choses encore, mais je n'ai pas vraiment avancé. Réfléchir, c'est déjà un début, je n'avais pas à voir ces gestes, après tout, chacun ses morts minuscules, chacun ses jeux de funambule, on n'en est plus là, on arrive à passer outre avec les heures à côté de nous pour tuer le temps. On lançait des briques dans le ventre des pigeons malade, on piégeait les roues arrière de tessons de bouteilles, on montait sur le toit de notre voiture, on explosait des imaginaires le long du torrent en bas de la route. Mais ces gestes-là, non, mauvais enchaînement de personnes, coïncidence bien trop hasardeuse pour ne pas fissurer les rotules et liquéfier tout le reste.
La tempête se calme, le vent s'enfuit, les pendues retombent lourdement dans l'herbe, la corde pourrie.
23:45 Publié dans Missives Du Kontrebas | Lien permanent | Commentaires (0)
31.12.2004
( Derniers Soupirs Avant Fermeture Définitive )
- veuillez vous diriger -
Quelques fois
les murs tremblent
les fondations se la jouent
échangistes d'une heure
les portes volent
les fenêtres claquent
et sous les tuiles
des yeux fixes
transpercent la réalité
et ses kilomètres de mensonge
Ils n'ont jamais su
que les yeux les écoutaient
les disséquaient intensément
studieusement à contre-temps
en comptant sur ses doigts
noircis de sang et de cendres
les heures
les minutes
et les secondes
de la fin de la joute
où il prendra enfin son tour
le dernier.
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29.12.2004
( Le Cercle Polaire Arthritique )
- des os dans la moëlle -
Le murmure
le grondement lointain
souterrain des moteurs
des pneus sur les rues défoncées
les ombres rapides
au bout des avenues kilométrées
le sodium ronflant dans nos veines
sans émersion possible
tu le manges
ou on te le fait avaler
ton Na
et pas de manière
c'est comme ça
c'est pour tout le monde pareil
alors on se réfugie
entre quatre murs
quatre yeux
et un miroir entre les deux
"Mais qu'est-ce que j'ai bien pu faire"
pour en arriver là
rien,
justement
rien
il a simplement suffi
de suivre le courant
pour s'annihiler les plombs
et faire en sorte
que ça "aille"
que ça "fasse aller"
pour reprendre nos si délicieuses
expressions dénaturantes
et à la pointe de l'en-blême
Ha et ce sodium
ouvrez les yeux
laissez l'orange vous bander le moral
vous masquer le rouge brique crasseux
que vous croisez tôt le matin
et qui vous empoisse le sang
jusqu'à en devenir crayeux
arthritique et raviné avant l'heure
laissez-vous embaumer
de son atmosphère tiède
et calme
sans lendemain ni refrain
14:38 Publié dans Missives Du Kontrebas | Lien permanent | Commentaires (1)