20.09.2004
( De l'Air )
J'ai un Exxon Valdez pulmonaire depuis trois jours, condition physique propice au calme, à l'écoute des népalais Sur Sudha, au visionnage des Fraises Sauvages et à la lecture d'un essai de Candice Isola,consacré à la création au sein du groupe Noir Désir. What a sexy sunday!!
"And now for something completely different!"
Ne pas reculer
encaisser l'invasion
refouler le débordement
décrisper les nœuds
ouvrir les yeux
refuser l'évidence
pourquoi pars-tu?
tu nous avais laissé une chance
une seule, d'accord
mais nous pouvions fortifier
grandir pour prospérer
et voilà que ta place n'est plus ici
que cette chose a sa fin
tu sais que je t'aime, pourtant
tu sais que tu ne l'acceptes pas
et tu ploies malgré tout
tu insistes et déranges quelques plumes
dans ton dernier au revoir
range tes grands mots de dernier recours
inutiles et faciles en toute occasion
quelques réponses gardées secrètes
dès les premiers problèmes apparus
auxun silence ne rattrapera nos erreurs
aucuun délice n'épargnera nos souvenirs
seul ton dernier regard baissé
seul celui-là changera tout le reste
adieu.
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15.09.2004
( Multiples )
Ou sont tes alliés?
Où sont ces restpirations fières et bruyantes
au milieu du brouillard?
Qu'as-tu fait de tes innombrables amis
au coeur si pur et débordant de
sympathie?
Qui les a attirés là-bas?
Qui est le traître invisible
aux paupières de pierre
et aux doigts de verre?
Qui est celui qui a causé toute cette détresse?
Qui est maintenant enfermé dans sa folie aux multiples réalités?
08:45 Publié dans Missives Du Kontrebas | Lien permanent | Commentaires (2)
08.09.2004
( Sommeil )
J'espère un jour prochain
t'apercevoir en train de sourire
et de me tendre la main.
Tes idéaux me ressemblent,
mes rêves ont ton apparence,
nous partageons nos silences
comme on partage un souvenir pour toujours vivant
et nous savoureront longuement les incursions
dans l'Univers de l'autre.
Je serai ta main, tu seras ma voix,
sans relâche à réinventer notre monde,
beaucoup plus vaste que tous ceux inventés jusqu'alors.
Mes doigts kidnappés par une étrange tribu peuplant tes cheveux
joueront à saute-mouton dans tes boucles farfelues,
et un mot de toi fera tomber la nuit
de milliards d'étoiles éclairée.
Viens avec moi en haut de ce cèdre au tronc plus large qu'un pays,
et regardons la réalité expirer entre nos ailes noires.
Au bout de cette nuit, plus longue qu'aucune autre,
nos corps s'endormiront sur une aube éternelle
et les soupirs de la chouette esseulée.
Et le souvenir du parfum de ton courestera à jamais
la compagne et la sentinelle de mon sommeil.
12:10 Publié dans Missives Du Kontrebas | Lien permanent | Commentaires (2)
07.09.2004
( Des Jours )
Rhââââ, ce ptit traîteur chinois à deux minutes de chez moi, j'adore.. 7.77 euros, et c'est jouissance du bout des baguettes jusqu'à l'assimilation des dernières graisses. Nouilles aux légumes, riz cantonais, poulet au caramel et boeuf aux champignons, un petit demi-litre d'eau par-dessus, et c'est Brest-Plage. Le pied pointure 47. Et Agrippine qui se prend pour une médium au moment de terminer les derniers grains de riz, c'est pas très bien la vie parfois?
Il ne manquait plus que l'Etoile du Berger pour vêtir le crépuscule d'une aura empreinte de fantastique.
Un texte écrit il y a peu..
des jours que je suis assis sur cette pierre
des jours
sans personne à qui parler
à qui sourire.
des jours à attendre qu'elle revienne
parce qu'elle m'a dit que ça lui prendrait pas beaucoup de temps
juste deux ou trois heures
le temps de chercher ses affaires
et de régler quelques trucs
je sais pas trop
je sais pas ce que c'est
hein
mais ça devrait pas lui prendre autant de temps
c'est qu'il faut la journée
bon la soif ça va
y a un robinet
donc ça va
mais c'est que j'ai faim
moi
à attendre
attendre c'est pas vraiment le pied
on fait rien alors qu'on pourrait faire des tas de trucs
utiles ou marrants
je sais pas
des trucs, quoi
et j'ai mal
ma tête me fait mal
c'est enflé et quand j'appuie ça coule
et ça fait encore plus mal
alors maintenant je touche plus
si c'est pour que ça pique encore plus non merci
je me suis fait mal tout seul
oui en fait elle allait le lancer
et puis je sais pas elle a mal visé
et il est resté planté là
dans mon front
le couteau
elle a dit qu'elle revenait
alors je l'attend
vous savez elle est jolie
pas super jolie mais comme ça vous voyez
trop jolie après elle s'en irait avec un autre
et moi ça me suffit
je cherche pas l'inaccessible et frissonante beauté
qui plus est éphémère
elle a un coeur de platine et des rêves de titane
ses yeux verts et le son de sa voix font s'évaporer les murs de l'appartement
et son charme tient plus d'une hypnose nonchalante que d'un véritable émoi physique
bref
je l'aime
on s'aime
elle ferait tout pour moi
comme je ferais tout pour elle
d'ailleurs
regardez c'est elle sur la photo
attention c'est la seule que j'ai
elle est jolie hein
vous voyez
pas trop jolie mais quand même
mais elle me manque
elle est partie depuis si longtemps
vous avez l'heure
ah merci
oui ça fait longtemps donc
et ça fait mal
ça pique et ça gratte
bon ça fait peut-être pas des jours
mais quand même
ça devient long
enfin
je m'occupe
je regarde le paysage
c'est un champ d'avoine je crois
je sais plus
on dirait des herbes à graine
comme celles qu'on prenait pour jouer à "Poule ou Coq"
héhé ouai c'est amusant hein
ouai
ah c'est peut-être
c'est elle?
vous la voyez?
ah non c'est pas elle
bon j'espère qu'il lui est rien arrivé
enfin je croise les doigts
oh et le Soleil
dites vous avez l'heure?
08:40 Publié dans Missives Du Kontrebas | Lien permanent | Commentaires (0)
24.08.2004
( Presque )
Des aveux à jamais
pour les rires à venir
sans pêcher ni penser
aux arbres à mourir
Des aveux à jamais
au nom des souvenirs
étreints ou fatigués
lorsque j'ai cru partir
Ta langue de plomb
et tes caresses ardentes
on aurait dit l'Enfer
plutôt sa salle d'attente
moi et ma solitude
faisant l'amour
à l'égoïsme des jours amers
Ton envie bien gardée
s'est déchaînée dans ma poitrine
a brisé tous les mouroirs
où je croyais finir, un jour passé
Une attention en baisse
le cours de l'individualisme en hausse
me libère dans ma chute des tes bras trop aimants
Berné, des morceaux de verre dans les yeux
et les ongles mous liquides,
ta maison en ruine jusqu'aux cloportes,
j'ai poussé un adieu hors la vie
et détruit l'entrée
la mort dans la moëlle
oreilles hurlantes, gorge sifflante.
Puis j'ai retrouvé mon berceau
mes chaudes couvertures,
mon ours en peluche
quelques repères immuables et fragiles
des sources de lumière douce
pour tenter d'oublier tout ça
ne plus te revoir
ne plus te croiser
éviter ton existence
et celles qui me la rappelleraient.
ça a presque marché.
08:40 Publié dans Missives Du Kontrebas | Lien permanent | Commentaires (0)
20.08.2004
( Boucle )
Blanc sur noir
Main sur mur
Peau sur visage
Cellophane sur viande rose
Barreaux sur regard
Lumière sur ombre
Retour sur départ
Jeu sur ennui
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28.07.2004
( Sur l'Etagère )
L'étagère
Un livre
Ce livre sur l'étagère
Ne dis pas un mot
Une page
Cette page dans le livre
Qui coule au goutte-à-goutte
Le long de la tranche
Dans l'étagère
Et le long de l'étagère
Long
Long
Jusque sur la moquette
Le long trait noir
Et la tache grandissante
Humide et visqueuse
Ton pied sur la moquette
L'étagère
Le filet d'encre
De haut en bas
Toujours plus
Toujours plus bas
Mais là-haut
Dans le livre
Le mot
Ce mot-là
Celui qui s'écoule
Le long
Le long de l'étagère
Sort du livre
En silence
L'encre glisse
Ce mot-là
Se faufile
Hors du livre
Et frétille
Dans l'encre qui suppure
S'essore
Du livre
Et finit
Descend la corde noire
Descend la corde
La longue corde noire
Jusqu'en bas
Tout
En bas
Et la tache grandissante
Humide et visqueuse
Ton pied sur la moquette
Du livre au bas de l'étagère
Tout
En bas
Les amarres sont lancées
Ton pied sur la moquette
Une lettre après l'autre
Vers le sol
Le sol
Tout
En bas
Les amarres
Long
Long
Ce livre dans l'étagère
Cette page dans le livre
Qui coule au goutte-à-goutte
Et le long de l'étagère
Jusque sur la moquette
Humide et visqueuse
Le filet d'encre
Toujours plus bas
Le mot
Le long
En silence
Se faufile
Du livre
La corde
Tout
Humide et visqueuse
Tout
Ton pied sur la moquette
Le sol
Les amarres
Ce livre dans l'étagère
Qui coule au goutte-à-goutte
Humide et visqueuse
Le mot
Se faufile
Tout
Ton pied sur la moquette
Ce livre dans l'étagère
Le mot
Ton pied sur la moquette
Ton pied sur la moquette
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21.07.2004
( Folie? This Way )
Le mois dernier, période quasi schizophrénique. Avec le recul, ça donne une impression de 'Cher journal', mais je vous invite à vous poser les mêmes questions.
J'ai cotoyé la Folie de près, la semaine dernière. Perte de sang-froid, out of control, c'était une riche semaine niveau névroses. Avec le recul, une grande inquiétude m'agrippe. Déjà sur le fil du rasoir à 26 ans, alors qu'il me reste deux fois ça à vivre encore ("You must know that someday you will die", je suis le sésespoir de Jack).. J'ai peur. Suis-je assez fort pour vivre indépendamment? Ai-je déjà sombré dans le cercle vicieux de la dépression chronique? Serait-ce la fin si je change de taf? Suis-je atteint d'une maladie dégénérescente de la peau? Mes parents sont-ils mes parents biologiques? N'ai-je pas intentionnellement fait le mal et adoré ça? Et si on m'épiait, à travers la fenêtre, au moyen de jumelles, comme j'en ai eu moi-même l'intention? Et si j'avais déjà tout perdu avant d'avoir commencé? Resterai-je toute ma vie durant dans ce constant état provisoire? Pourquoi ai-je si peu confiance en moi? Que me veut cette foule qui ne me regarde pas? Si je ferme les yeux, ce monde cesse-t-il d'exister? Faudra-t-il que je change à jamais pour avoir plus de chance d'être heureux? Resterai-je seul encore longtemps? Quelles facettes de ma personnalité dois-je corriger pour mettre fin à mon célibat?Dois-je être moins exigeant? Dois-je modifier mon apparence? Changer de coiffure? Ranger mon esprit (auto)critique dans un placard, le noyer de ciment et le couler au fond de l'Escaut? Certaines choses, certaines idées, certains sentiments méritent-ils l'importance que je leur donne? Faut-il s'attacher aux gens? Certains d'entre eux sont-ils à usage unique? Le demeureront-ils toute leur vie? Quel fut mon rôle dans le black-out de ma famille? Dois-je revoir mon père un jour? Doit-il payer?Est-il conscient de ce qu'il a fait? Pourra-t-il seulement me comprendre? Comment changer d'état d'esprit? Comment se persuader qu'il y a des choses à faire régulièrement et à ne pas laisser de côté? Comment s'organiser? Comment devenir adulte sans perdre son identité? Comment avancer? Comment grandir? Pourquoi suis-je resté au stade post-adolescent? Pourquoi ai-je du mal avec le monde réel? Mes parents sont-ils pleinement responsables? Quelle est ma part de responsabilités et de libre-arbitre?
Suis-je en train de sombrer?
Suis-je en train de sombrer?
Suis-je en train de sombrer?
Comment trouver naturelles les tâches quotidiennes? Comment me prendre en main? Comment inclure ces tâches naturellement dans mon quotidien? Suis-je en train de sombrer?
Suis-je vivant?
Suis-je humain?
Suis-je fou?
15:20 Publié dans Missives Du Kontrebas | Lien permanent | Commentaires (7)
09.07.2004
( Ils Viendront Me Chercher )
j'attends le matin avec calme
je sais qu'il viendront me chercher
l'ultime visite
celle qui ne réchauffe pas le coeur
celle qui vous rappelle
chose étrange
les plus belles choses de la vie
qui est derrière soi maintenant
ils viendront
semblables à la veille et au lendemain
les mêmes visages crispés et inexpressifs
les mêmes postures dominatrices
des serviteurs de leur loi
qu'importe
plus rien n'a de sens
les couleurs ont déjà perdu leur identité
les objets leur nom
les réflexions leur raison d'exister
mes premiers pas vers la folie
se sont faits sans bruit ni mouvement
je les ai fait tout seul
comme un grand
poings et mâchoires serrées
ongles et orteils usés
j'ai entr'aperçu quelquechose d'inhabituel
fantasque mais réel
sous le néon du ciel blanc écume
ton visage immense qui devant moi riait
riait de bonheur et de plaisir
des derniers jours de canicule
au frais dans la piscine
tes yeux où perlaient des figures géométriques
aux angles pas très catholiques
ensuite un grand rien
rien que du vent
de la poussière dans mes cheveux
la pluie sur mes paupières achevées
et des millions de nuances de gris
c'était presque beau tu sais
mais j'ai déjà oubliétout oublié
j'attends le matin avec calme
je sais qu'ils viendront me chercher
une dernière visite
du genre qui fait froid dans le dos
du genre à faire penser
aux visages étranges
aux yeux noirs derrière la vitre
qui tombe et se fend
suspendue au-dessus du sol
ils viendront
immobiles
donner leurs ordres
et j'oublierai
tout sans exception
j'attends le matin avec calme
je sais qu'ils viendront me chercher
13:50 Publié dans Missives Du Kontrebas | Lien permanent | Commentaires (0)
07.07.2004
( Ouvre Les Yeux )
Mes vacances approchent. Vendredi soir, je laisserai KikooBlog sédimenter pour seize jours. Des siestes à ne plus savoir qu'en faire, des nuits blanches à haut débit (d'alcool, de films, de veillées jeux vidéo - au choix), du bouquinage, du glandage.
"N'oublie pas que tu vas mourir", souviens-toi de ce qu'a fait cet artiste japonais qui, autour du monde, a filmé là une jeune fille, ici un petit garçon, là un père de famille, là-bas un pasteur, tous en train de dire, zoom avant face caméra: "Je vais mourir", puis zoom arrière. N'oublie pas que ta vie tiens à des centaines et des centaines de fils et qu'un jour, inconsciemment, tu prends une paire de ciseaux en or et en coupes un, les yeux dans l'oubli.
N'oublie pas que tu n'es pas immortel. Souviens-toi chaque matin au réveil que tu viens de laisser derrière toi vingt-quatre heures de ton existence et que tu es en train d'entamer la première d'une nouvelle série. Déjà une journée de passée.. Mon coeur pulse du vinaigre dans mes veines lorsque les jours en file indienne devant moi, stoïques et résignés dans l'attente, sont de moins en moins nombreux. Qu'ai-je fait toutes ces années? Qu'en ai-je fait? Où sont les souvenirs des milliers d'après-midi pluvieux et de crépuscules admirés? Dans quelle direction s'est enfuie la brise qui les as vu en même temps que moi? Et ce parfum d'ortie séchée et de mousse tiède enveloppant ceux-là, toujours vivaces.. Je voudrais les enregistrements, les bobines, les cassettes, les photos, tout! Rendez-moi tout! Rendez-moi mon histoire que je n'ai que trop peu jouée, organisez-en la projection en compagnie de l'équipe du film, rediffusez ma mémoire en mondovision devant mes treize milliards d'yeux ébahis..
Que fais-tu du poison dans tes veines, de ce goût de fer entre tes doigts crispés dans une morsure pathétique? Que fais-tu de toutes ces journées laissées à hurler dans le désert, pendant que tu bloquais ton cerveau en position Légume, fermais les rideaux et cuvais ta gueule de bois pourri de la nuit dernière?
Qu'as-tu fait pour changer quelquechose..?
..qu'as-tu fait?
Mais que feras-tu ensuite?
Que voudrais-tu qu'il se passe dans ta vie? Mais le veux-tu *vraiment* ? Piaille, jeune coucou squelettique, piaille, vas-y, vrille les sens de tous ceux qui t'entourent, siffle, stride! Fais le cri de la fourchette d'argent sur la céramique! Et vire cet oeuf dans lequel tu t'es prestement réfugié. Débarasse-toi de lui. Par-dessus bord, allez hop! Dehors, les rats à peine éclos, dehors! Et ouvre les yeux, pour commencer, ouvre-les *bien grands*. Tout commence de cette manière: ouvrir les yeux et regarder où tu es avec des yeux neufs. Il te reste bien des nids d'où tu tomberas avant d'avoir vu pousser ton jeune duvet, petit oiseau. D'abord l'oeuf, et puis tu désireras connaître ce que l'oeuf a ressenti, jeté comme un seau au fond d'un puits sans fond, ensuite de nouveau un nid, et ainsi de suite..
Tu grandiras bien un jour.. Mais ouvre tes yeux cholériques, bon sang, ouvre les yeux.
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28.06.2004
( Retour )
Des ombres sans goût
m'appellent du fond des bois vierges d'Islande
d'un chant sourd et profond comme la terre.
Mon attente les impatiente, je les écoute en souriant.
J'ai préparé quelques affaires en prévision d'un départ
précipité, mais depuis la première note
le futur n'existe plus à mes yeux.
Je me contente de les écouter entre les notes, déconstruisant
peu à peu mon existence, mon être, mettant à plat
le moindre plan détaillé de mon subconscient.
Je m'annihile. Je disparaît. Je me dissous. Je suis
une vapeur d'éther baignant tout objet, toute personne,
toute pensée.. En me donnant l'omniscience, je me rends
compte comme tout cela est vain. Chaque geste
que nous faisons est futile et déjà un échec avant même d'avoir
été initié.
Nous fonctionnons à vide, nous sommes un serpent
qui avale sa propre queue empoisonnée. Un océan
d'acide se digérant.
Alors, je reste immobile. Je souris. J'entend encore
ce chant absurde et clairvoyant.
Et je retiens ma respiration.
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