09.12.2004
( Terminus )
- tout le monde descend -
Je suis arrivé
sans respirer
entièrement clos
et hermétique
chaque côté de ma peau
à l'abri de l'autre
Déjà rien ne devait se mélanger
une petite loi, hop
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07.12.2004
( A l'Affût )
- need a light? -
23:30 Publié dans Soudain | Lien permanent | Commentaires (1)
05.12.2004
( Bonne Nuit )
- il est interdit de nourrir les animaux -
Les deux ours blancs se sont allongés dans la boue et se sont endormis. Colliers, chaînes, verrous piégés, leurs maîtres, démissionnaires, enchaînaient bouteille sur bouteille depuis la fin de l'après-midi. Personne ici ne les comprenait. Le soir, après le repas, les autres et moi sommes venus voir les deux monstres, leurs poils longs comme nos cheveux restaient collés par paquets compacts de terre, leurs griffes auraient pu difficilement tenir dans nos petites mains curieuses, et leurs yeux sertis sur une tête énorme et immobile nous fixaient droit dans les yeux. Ce n'est qu'après l'extinction des feux et des saoûlards que le petit garçon passa la marche du perron pour le revoir. On me retrouva au petit matin endormi entre ses pattes.
16:35 Publié dans Soudain | Lien permanent | Commentaires (0)
01.12.2004
( Misty Blue )
- il fait sombre sur le toit -
Le brouillard est tombé dans la rivière et ne s'en remettra pas.Il a coulé comme du sirop de cola dans de l'eau enrichie au CO2. Il n'y a plus que sous les spots au sodium et au xénonqu'il laisse planer le doute.
Je n'ai pas vu le Soleil se défiler, ni le ciel déplier le volet de sa baraque à frites et commencer à faire sa tambouille vaporeuse et moite. Besoin d'ouvrir les yeux, mais pas envie. On se laiissera aller quand ça viendra nous chercher avec ses gras sabots de vair-laine. Et le tourbillon tapera sa discute habituelle avec moi, on s'enverra des fleurs en-dehors des cercles concentriques et des orages pas très en forme, avant de se jeter l'un sur l'autre avec un oeuf dans une cuillère dans la bouche.
On verra bien. C'est juste une histoire d'envie qui me goûtera du bout de la langue, me palpera lentement le visage glissant ses bras multiples le long des miens et me portera dans le mitan du lit couleur de pervenche.
21:00 Publié dans Soudain | Lien permanent | Commentaires (0)
25.11.2004
( Contraste )
- modèle ondulatoire de la lumière -
Contrairement aux humains, les choses deviennent étonnantes, dans la tête d'un observateur en manque de sommeil.
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24.11.2004
( You've Just Been Mulped )
- warning! mulping ahead -
Et dans les ténèbres de l'oubli de ce long paragraphe à peine défoetusé que déjà jeté hors de la mémoire temporaire, il se trouva que ma mulpe ne se trouvait plus. Une session cache-cache, peut-être? Elle pouvait se la permettre, sa cartouche à peine pleine au deux tiers ne l'empêchait pas de se planquer sous un endroit sombre, poussiéreux, de préférence peu accessible à ma main bioniquée. La laine. Il y eut bien un feutron, là, toujours si curieusement visible, toujours à se la montrer, le pervers, mais trop perçant pour les feuilles de soie.
Tant pis pour toi gamin.
Non, pas tant pis. Elle n'est pas loin. Jamais loin. Elle attend juste que je sois à point.
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19.11.2004
( Empapillouté )
- corne de bachizoubouk -
J'ai les papilles qui tremblotent.
On n'a pas idée d'avoir des papilles comme ça, surtout par ce temps!
Non, c'est honnêtement invivable.
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15.11.2004
( Joyeux Jour d'Eclate )
Une tour immense de plexiglass dont la flèche se perd dans la nuit naissante. Ne te réveille pas. Ouvre les yeux. Ne te réveille pas et sors de ce mur. Reviens nous parler et t'étendre avec nous dans l'herbe noire. Des différences de voix, il y en a, mais elles résonnent avec la même harmonie sur nos peaux. Nous ne nous assourdissons pas les uns les autres quand nous parlons en même temps. Tout ce qu'il faut savoir, c'est qu'on est là, chacun avec notre joyeux lance-flammes pour toi. Fait jaillir l'étincelle pour mieux l'éteindre et abandonner les longs mois d'isolement des gargouilles fièrement fatiguées de buller doucement sous la pluie qui monte du sol, sans arrêt pipou à la prochaine fois autoroutière translapine. Dis toi qu'on se la bise déjà, depuis quelques tempes, alors que ton éclosion vacillante promettait les plus merveilleuses escalopes de ce côté-ci de la poêle, à la mi-juin., avant café et cigarettes. Pour l'occasion, j'ai sorti un petit Gerberac broyé de rosée et deux verres en mollet taillés pour nous faire une belle jambe, devant des aléatoires mondains des deux-trois rives de ce côté-ci de l'Heure Monde. Tu sais, ils nous regardent de leur vide borgne et loucheux - pouah tu parles, ils peuvent toujours espérer. Ce petit Gerbos est pour toi et moi. Lichette aimeras, cruchette boiras! On aura les cartes des dédales dans le brouillard avec ces pichenettes; avec un cierge pas si con qu'il en a l'air, les fumigènes partiront comme des vapeurs d'os un soir de crème à fion chez Little Lord Faulteroy. On aura les cartes, alors que rien n'ira plus. Il n'y a que ça qui compte. Ne te réveille pas, mais ouvre les yeux, gueule cassée. T'as besoin d'aller aussi près. Ne te réveille pas, ouvre les yeux, mais sors de ce mur.
08:55 Publié dans Soudain | Lien permanent | Commentaires (0)
10.11.2004
( A l'Aube )
Déjà le matin
il est venu si vite
pas eu le temps de dire "tu"
à peine celui de te regarder
tu dors superbement
tu sais
à la manière d'un humain pliable
et je n'ai jamais autant aimé d'orteils
que les tiens
mon amour
aux petits pieds.
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09.11.2004
( Enchaînement Soudain Sur Piano )
Elle l'attira à l'intérieur. C'était un couloir frais et sale comme La Mort. Lui, les oreilles dans ses poches, faisait semblant de grelotter; elle, des gants autour de ses mains, l'ignorer faussement et chercher quelquechose à chercher.
Pas les yeux
pas les yeux
non pas encore
ça sera foutu
pas maintenant
j'ai même pas encore
enfermé la porte
la main sur la poignée
oui pendant quelques heures encore
non c'est trop court
Elle entendit une oreille se faire lacher et lui lui dire:
"Alors?
- Alors quoi?
- Bah pourquoi tu fais ça?"
Elle ferma ses deux paupières, rapidement et plusieurs fois à la suite. La lampe de chevet en elle venait de trembler.
"Pourquoi tu veux que je me mette à parler, comme ça, comme si c'était aussi facile que de torturer un bourreau? Je vois pas pourquoi je me mettrais à parler, à sortir des phrases banales sur l'incompréhension de l'autre, sur le désir de voir une nuit s'effacer un mystère de plus, au chaud dans ta bouche, alors que moi je me les pèle comme en 39-18, non mais sans blague, c'est-y pas permis d'offusquer le silence en en faisant moins que lui, parce que c'est déjà bien balèse Blaise, alors pourquoi me faire collectionner les "alors" et en voulant me faire concourir pour la Today's Longest Phrase à l'aise Thérèse, genre "même l'ex-dragon, le Stoker et l'hymne aux bateaux réunis ils me batteront pas à cette espèce d'essai logophagique rétroplastifié trouvé dans un bouquin sur le reverse engineering appliqué à la tourte vosgienne au ragondin névrotique et au sel non raffiné et déicide, amoureusement mitonnée par Framboisier des Musclés sur Un Nerf d'Accord d'Oignons en rang d'oignons, hein, c'est pour ça que tu vazéviens entre demain et après-demain, sans jamais me dire quoi?
- ..Quoi??"
Il laissa tomber lourdement, et le poids des mots sombra dans l'Oubli.
" Ecoute, je me suis planté d'entrée. C'est pas celle-là, c'est celle d'après. Et arrêtes ton numéro de fomnambule surréaliste, j'aime bien. Et le réveil risque d'être très douloureux.
- Trente-et-un mots, pas mal. *CLAP CLAP CLAP*
- Prends ton manteau on s'en va."
Ce qu'il fit, ce qu'ils firent.
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( Narcissismes, Morts Têtus Et Envies )
La jeune baluchon, sans doute perdue au hasard d'un Nouvel Obs esseulé, me signale dans un commentaire sur ( Le Mode d'Emploi Du Mode d'Emploi ) que mon blog y est cité. Rien de bien téméraire: seuls le nom et le titre y sont indiqués, dans une énumération de quelques blogs personnels (et représentatifs?).
Dans le Mad (Movies) d'octobre, une mise en lumière des vingt films d'horreur "les plus": flippants, gothiques, gore, marrants. Comme d'hab dans ce mag, de la découverte "en voilà en veux-tu oh bah oui alors" qui me laissa imaginer une fois de plus, combien de chefs-d'oeuvre restent encore à voir, inconnus du grand public. Parce qu'il n'y a pas qu'Evil Dead, Braindead, Cannibal Holocaust et La Nuit des Morts Vivants dans la vie. D'ailleurs, pour rester dans les entrailles du sujet, n'oubliez pas votre Home Video qui sent le moisi et sa porte qui ferme mal (ou qui s'ouvre en faisant se retourner tous les clients, même ceux derrière le petit rideau forestièrement bulcoolique), il y a souvent plus de choix que chez Vacio Y Alto Pasado.
Le dernier cinéma de quartier de ma ville fermera définitivement ses portes avant la fin du mois. J'aime ses fauteuils à la texture d'un autre âge et la géométrie parfois Lovecraftienne de ses salles, le sourire de la dame à la caisse quand j'arrive à 21h05 avec mes 5 euros tout prêt, les couloirs étroits et sinueux qui m'emportent "quelque part, mais plus ici", l'arrivée devant la double double-porte de la salle, d'où l'on entend le son touffé des premières bandes-annonces et les hauts murmures de la poignée de spectateurs, revenir lentement à la vie après une heure quarante d'abandon et savourer chaque photon du générique de fin, mater les toiles des cinq salles sur des moniteurs monochromes perchés à 2m50, le "au revoir, merci" adressé une seconde et demie avant de pousser la dernière porte entre la salle obscure et l'obscurité salle.. A la fin du mois..
°
Nos envies sont loin mmaintenant.
Nos cachotteries, nos égoïstes furies
et nos pas de côté au regard en biais
sont partis avec.
Plus besoin de faire semblant.
Plus besoin de faire avec.
Je suis un autre moi.
Nos répliques assassines
restent lettres mortes
envolées sous le blizzard
à la recherche d'autres esclaves
et d'autres trous où se planquer.
Nos langues resteront gelées,
nos doigts crisseront sous la poudreuse.
Onze hivers mourront
lorsque je renaîtrai
lorsque
l'oxygène sera recréé
et qu'il ne faudra plus faire silence
pour se faire entendre.
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