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05.11.2004

( Mode d'Emploi Du Mode d'Emploi )

De la compréhension des rapports humains, du modèle, du mode d'emploi. Avoir besoin de cela. Connaître les moeurs inter-humaines, les us et coutumes de sociabilisation des français. Mettre le doigt sur l'un des problèmes: se sentir comme un étranger dans son propre pays, en plus d'être déjà un original cinégénique (bien se voir comme personnage de film, faire l'acteur c'est autre chose). Parler très correctement cette langue, le français, mal sortir les phrases à la manière d'une traduction du langage maternel, langage entremêlant images fixes et en mouvement, sensations et gestes, émotions et sentiments, enrichi avec sons, réflexions et monologues. Considérer cela comme un film expérimental vécu de l'intérieur avec, pour communiquer, la nécessité d'utiliser un langage et des outils difficiles à manier. Inverser le naturel. Réfléchir beaucoup en laissant passer la torture de son omniprésence. Vivre de façon électrique. Posséder un univers électrique, tout comme les rêves et les cauchemars. Etre électrique.

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03.11.2004

( Sorti De La Mer )

Sorti de la mer, je me suis étendu sur le sable mélangé aux coquillages brisés. Mes doigts se sont enfoncés dans le sol, suivis de mes mains, poignets, avants-bras, bras, épaules nuque crâne yeux nez bouche menton torse nombril sexe cuisses genoux joujoux poux choux cailloux bijoux hibouxl'abrégé de grammaire le tout dernier dictionnaire
mon cahier de textes mon cerveau **ambidextre**
mes petites voitures mes dernières rognures
ma housse de couette mon coq à collerette
mes envies mes passions ma soupe au potiron
la fin du monde soeur Sigismonde
une vieille Fiat pourrie un bouquet garni
un kamikaze résolu ma vie dissolue
Maître Corbeau sur son arbre perché
la tombe du non moins respectable M. Ferré
une poignée d'amis une prairie de soucis
mes nerfs en pelote une enclume qui tricote
un têton mal léché une dizaine de steaks hachés
de l'encre noire un observatoire
un pré une colline et une boite de pralines
des ombres de gens un sexe il était temps
mangez chinois votez adroit
mon Ernestine ma novocaïne
mes interstices mon crâne à malice
le cinéma belge mon porte-flouze trop lèdge
une scène un théâtre des décors
même le très vaste et fabuleux dehors
le capitaine Karpock toute la nation Shadok
mon t-shirts noir ton dernier espoir
toutes les majuscules et deux trois grosses bulles
mon tire-bouschtroumpf Mohammad Aschtroumpf
tes souhaits tes amours le Festival de Dour
des moins que rien des petits riens
mon sourire triste mon regard fixe
une civilisation mourante et même Robert Plant
des faces A des faces B passe-moi le sel s'il-te-plaît
mon Pays des Merveilles et mes grands orteils.

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02.11.2004

( Parfums De l'Autre Monde )

Il y a cinq jours, une odeur âcre de poussière et de moisissure planait à mon étage. La nuit suivante, vers 1h15, l'ascenseur s'y est arrêté, laissant murmurer voix, frotter vêtements, s'ouvrir une porte et pénétrer deux ou trois humains dans l'appartement d'en face. Mon voisin de palier, un vieil homme plus très en forme, y vit avec son Yorkshire peureux. Ces humains sont venus le chercher ou prendre quelques affaires. Pillage familial, décès naturel?

Il y a sept nuits, I had a dream. J'étais chez ma grand-mère maternelle, je portais quelquechose (ou un petit quelqu'un) dans les bras et j'ai ouvert la porte de la cave, celle de la maison de ma mère. Il y avait là un petit garçon d'une dizaine d'années, yeux et bouche grand ouverts, la peau gris-ôcre et comme enduite de glaise, les membres raides comme lorsqu'on est soudainement aspergé d'eau glacée. Il montait l'avant-dernière marche, je l'amenai à entrer dans la cuisine, il monta la dernière marche. Je revenai vers ce que je faisais puis me tournai vers lui à nouveau. Sa peau était devenue plus solide et luisante, sa couleur d'un bleu-gris sombre et ses iris noirs, le cou encore plus raide. Il fit deux pas vers moi et ses bras se levèrent à peine, mais je sus ce qu'il était: un zombie.

Depuis deux semaines, une amie a récupéré sa télé couleur, en prêt chez moi depuis presqu'un an. Depuis deux semaines, un ami me prête sa télé noir & blanc sans péritel. A part l'atroce souffrance de rater courts-métrages, Die Nacht/La Nuit, curiosités télévisuelles, films sur dvd ainsi que de me priver de ma séance défouloir chère à tout consoleux, les programmes sont systématiquement parasités par le fantôme en inverse vidéo de la Cinquième/arte. De l'humour le plus burlesque au cynisme le plus acide, ce vieil objet électrique est un délicieux petit démon, un concept artistique très divertissant.

°

Des regards perfides par-dessus mon épaule observent mes oreilles avec des petites jumelles dorées. C'est toujours orgasmique pour l'ego, maus au niveau de la sympathie on a souvent fait mieux.
Ils observent mes oreilles et parlent ente eux, c'est légèrement effrayant. Optiques vissés aux yeux, bouche bée, doigts affairés, mots muets, deux par-dessus chacun de mes lobes.
Ils me convoitent, désirent me manipuler comme un patinencore attaché à ses fils.
Ils m'observent et sourient bouche bée.

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( Trois Heures Vingt-Cinq )

Trois heures vingt-cinq du matin, premier novembre. Ma Carafe Mignone préférée étant fermée, j'ai choisi de revenir chez à travers la sèche obscurité nocturne. Tableau édifiant d'un mythe suicidaire: boxer et t-shirt ramené du Brésil par un ami, le live de Death In Vegas featuring glouglou du frigo qui décongèle dans mes tympans prudes (prévoir neuf heures et deux-treois récipients avant de passer aux choses sérieuses), plus Bergerac moelleux et Pall Mall surpayé en accompagnement sgustatifs cancérigènes (désordrement parlant) et un panoramique sur la petite ville où je vis du haut d'un faux cinquième étage, on a de quoi remplir facilement une phrase balzacienne dans les règles de l'art (minuscule). Car quantité seule fait rarement émotion. Quoique, ça pourrait devenir conceptuel d'exagérer jusqu'à pu souaff de.. Ah ouai OK, Warhol. Même TF6 est un délicieux concept de vase débordé par des gouttes d'eau croupie de quatorze mètres cubes, je ne suis pas crédible pour un drachme. Dramatique..

Let's get antirimed! Bref, trèfle, retrouvailles de l'empoisonnant et délicieux Virgin Suicides, suivi d'un beau et passionnant docu de Stan Neumann, Paris, Roman d'une Ville, hanté d'un quinquagénaire de noir vêtu et d'un motobylette pourvu arpentant, dollies et cadrages à la perspective fuyante, la capitale et disséquant les évolutions architecturales urbaines. Pas chiant pour un rouble, et il sent bon le Tati, le bougre. Ensuite advint le court-métrage de Elbert Van Strien, Verboden Ogen, entre amours lycéennes et épilepsie. Trop court, j'aimerais visionner ce qu'il a tourné. Pour finir, début de la redif de Karambolage, avorté une minute après le début par le décrochage d'antenne en faveur de la Cinquième pour un docu sur.. l'épilepsie. La descente est jouissive.

Rekkit sur le live de DIV, donc. Minj & Bib ont planté une graine de sévère doutage en me lançant que "pourtant t'as leur premier album", mais c'est que je ne me rappelle pas l'avoir déjà entendu, ce beau morceau gorgé de breaks, moi! Note pour plus tard: entretenir ma culture musicale de fond. Ca ne sert à rien d'écouter trois-quatre fois un album si on est incapable de retrouver un titre un peu ancien d'un groupe aimé. L'amour de l'adoucissement des moeurs s'entretient à la manière d'une expédition archéologique au royaume béni de la stéréophonie de salon.

Arrivent bientôt sur le petit télécran (remember+++) Roger & Me de Moore, Johnny Got His Gun de Donald Trumbo, et Farenheit 451 de Truffaut, lequel fut récemment porté disparu après le suicide impromptu (joli titre, ça, Le Suicide Impromptu) de la VHS qui l'hébergeait depuis quelques années.. Jouissive résurrection en perspective.

Neuvième titre du live, Dirge. Le clip enchaîne des photos en noir et blanc de personnes anglaises ou américaines mortes violemment par armes blanches et à feu, sous-titrées de courts commentaires décrivant les circonstances de leur décès, en général domestiques. Comme disait l'autre E romarinisée, la vie ne s'embarrasse pas de regrets et se renouvèlent à chaque microseconde qui expire. Je n'ai pas le temps de rester sur les regrets. Dans une quarantaine d'années viendra la fin, et il y a tant d'aurores boréales à découvrir!

Dernier verre de vin. J'ai l'impression que mon frigobox refroidit lentement mon quarante mètres carrés et que Noel Gallagher aura la même voix à soixante-et-onze ans. Certaines choses durent trop longtemps. Et les silhouettes d'autres sont à peine distinguées qu'à jamais elles s'effacent. Certaines antennes de télévision ressemblent aux croix que l'on croise au sommet de crêtes pyrénnéennes ou alpines.

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29.10.2004

( Which OS Am I ? )

You are Apple Dos. Simple and primitive with a good understanding of the common man.  You're still a work in progress, but a good start.
Which OS are You?

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27.10.2004

( Nos Heures Fantômes )

Elles descendent du bus à recule-poil. A chaque pas, elles observent les rumeurs rampantes sur le sol, dessinant d'étranges lettres trop familières. C'est la fin de minuit. Après le douzième cou, un treizième tombe à son tour, rebondissant platement à côté de sa tête, sur les gravillons humides. Inrebroussables, ils continuent leurs pas de trois vers la porte ouverte du phare. Un vieil air traîne entre leurs jambes, regarde et interroge silencieusement, puis repart vers la maison à la fenêtre ouverte. Les chauve-souris jouent au criquet, les criquet insomniaques et paniqués s'envolent dans le noir à la poursuite des poissons des sables. Les heures rentrent alors, une à une, par pas de trois, par la porte du phare, s'installent, maintiennent la lampe éteinte. Une heure sonne.

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14.10.2004

( Des Clous )

avec une poignée de clous
elle a replanté des choux
solidement
arrimés maintenant qu'ils sont
aux pieds du calvaire St Anselme

elle s'est mis en tête de liste
des gens qu'elle voulait écouter,
la petite voix en second et dernier,
et c'est comme ça qu'elle a vu
qu'il y avait des tas et des tas de choses,
des tas et des tas de gens
à réparer
et à remettre sur pied

alors elle a écrit une liste de tête
des gens qu'elle devait écarter,
la petite voix toujours elle demandait:
"c'est comme ça tu es sûre?"
qu'éliminer des tas et des tas de gens,
des tas et des tas de choses
il faut oser
alors elle a osé

le calvaire aux choux aux pieds,
dans le champ de chardons,
à l'abri des farandoles
pour faire peur aux oies sauvages

le petit vieux enceint d'un autre dos,
à l'intérieur du simple vitrage à doubler,
attentif aux monologues
pour arrêter les silences du dehors

les caresses sur les cloches endormies,
dans les cuves où le vin macère,
les jambes en bandoulière
pour faire monter la sève

les verbes turgescents des apprentis tapissiers,
sous les jupes déguenillées de Melle Térébenthine,
en partance pour l'en-deçà
pour distraire la génisse blasée

tout ça avec des clous
et la présence d'une voix en elle,
une poignée de clous
contre des particules alimentaires.

09:50 Publié dans Soudain | Lien permanent | Commentaires (6)

13.10.2004

( Le Silence De La Page Blanche )

quoi
qu'est-ce qu'y a
qu'est-ce qu'il a
le silence de la page blanche
hein
il se tait
il se tait j'ai dit
ouais
silence
assez
un peu de calme bordel
un peu d'astuce et d'espéglierie
dans la retenue
s'il-vous-plaît
t'as pas une minute de silence
steup
ha mais c'est quoi tout ce silence
je sais pas y a machin qui tape son silence
bordel, on tourne
les enfaants du bordel
il n'y avait plus un silence dans la maison
et fais moins de silence quand tu manges
le monde du boucan
les silenciers des Antilles
fais moins de silence, j'entends rien
..
et la page blanche continua jusqu'au petit matin (tout petit, le "mâtin, quel journal!")

16:35 Publié dans Soudain | Lien permanent | Commentaires (4)

( 1+1=3, Espèce De Tête De Radio )

Il y a des écailles dans tes yeux,
jeune femme,
des picants jaunis au bord des iris
et le parfum de l'edelweiss sur ton sein

Tu restes là,
assise sur sur le bord de la fenêtre
à minauder avec les moineaux hépathiques,
à troquer la clé de ta chambre
contre de jolies plumes
au duvet timide;
avec quoi joueras-tu ensuite?
le temps, les souvenirs, les gens?
les spirales, les points de suspension,
dépensière en encre de supertanker?

Des démons sous les mains,
tu descends de la diligence
pour conclure tes marchés
en empruntant l'air feint..
bien.
et les autres de te fermer en oubliant
leurs yeux.

08:35 Publié dans Soudain | Lien permanent | Commentaires (2)

12.10.2004

( Mange Tes Réminiscences Et Va Te Brosser Les Dents )

Depuis début septembre, des souvenirs me reviennent de façon subite et implacable. Instants d'enfance, instants récents; spectateur d'instants rares. L'escalier menant au grenier de l'ancienne maison de mon père, dont la lumière n'éclairant que les marches et laissait les deux vastes pièces supérieures dans une obscurité qui matérialisait les Monstres, et la lampe de poches qui les faisaient s'attirer hystériquement et les maintenait à distance en même temps.. Le hall d'entrée, le long couloir transversal à l'asymétrie au début intrigante et les boites aux lettres de notre chez nous dans ce HLM de La Chapelle d'Armentières.. La dernière bagarre entre ma soeur et moi, où je me suis rendu compte pour la première fois que dans ma rage sourde je lui fis mal, et en même temps la fin de mon enfance.. Une larme qui, une nuit, coula sur la joue de S. dont jamais je ne saurai le pourquoi.. Mon premier film vu tout seul, sans mère ni soeur, et moi, dans un sursaut de frayeur, demandant à l'ouvreur si Beetlejuice faisait peur..

Des souvenirs qui remontent à la surface. Un futur à parfaire. Un comportement, aussi. Et les erreurs de chacun qui se mettent d'eux-mêmes en pleine lumière.

J'ai passé trois ans dans un BTS au cours duquel une existence s'est révélée, autre que celle que j'avais depuis deux décennies. Ces trois années furent une révolution. Je viens aussi de passer trois ans en tant que salarié dans un centre d'appels, et mon être a rarement crié autant famine qu'aujourd'hui. Famine. La faim de l'âme, un hurlement aphone, telles les grandes douleurs, ce trou béant en soi qui commence à ronger de l'intérieur si on ne commence pas à le remplir, qui vide le crâne et enlève toute envie.

Il y a urgence.

Des désirs insoupçonnés dans des antichambres grises et amiantées
où l'on regarde nos doigts bourgeonner
et se ranger en piliers de marbre noir

Tiens apparemment il y a seize ans sortait Beetlejuice sur les écrans.. "Betelgeuse.. Betelgeuse.. Betelgeuse!!!" Y en a qui se sont calmés depuis. Pourtant peu de choses ont changé entre-temps.Toujours à la pointe de l'innovation technologique, et à fond dans l'immobilisme structurel, pédagogique et psychologique. Dans cinquante ans, nous auront toujours nos bonnes vieilles marques de réactionnaires "on the move" hantés par notre passé et gloussant de sarcasmes sur le présent toujours aussi transparent et vain. L'espèce humaine n'ira plus bien loin, je le crains, le béton armé qu'elle a coulé sur ses pieds a atteint ses genoux, et malheureusement elle trouve ça très agréable.

Il est déjà 23h38, je sors de la projection de Coast Guard, qui est très sympathique - mais pas vraiment jouissif -, dans le style "Petite base militaire qui commence à dévier vers la psychose". Cadres classiques sans fanfreluches, mais typiques d'un certain cinéma asiatique mélangeant beausoup de réalisme et un peu de contemplation. 'Tention les gars, on approche des marais.. Sinon? Demain, rush sur Pourquoi [Pas] le Brésil. Et ben justement, pourquoi [pas] une majuscule à "le", hein, señor narrador? Parce qu'il est 23h44, que je suis amoureux des tomates et que l'envers du décor se transforme lentement en endroit du décor. Et puis surtout, surtout, parce qu'il faut rester modeste, faut l'assumer sa condition d'article défini dans un titre avec deux crochets - un du droit, un du gauche -, et parce que comme ça il se fit bien remarquer, le bougre.

Vieille canaille, va.

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08.10.2004

( Prescription Médicale )

Symbicort Turbuhaler
1 inhalation matin et soir
QSP 1 MOIS
TRAITEMENT A RENOUVELER 5 FOIS

Bricanyl turbuhaler
2 bouffées 3 fois par jour
1 BOITE

Des fois que j'aurais oublié ma prescription,
je l'ai recopiée au propre
pour m'en souvenir au cas où
des fois que je l'aurais oubliée
ou des fois que j'en aurais besoin

souvent le soir j'ai du mal à respirer,
et puis aussi ça m'arrive souvent le samedi,
le samedi après-midi
même,
et la pour trouver un docteur ou un médecin
c'est Lacroix et Lagardère,
alors quand ça m'arrive
j'essaie de contrôler ma respiration,
j'essaie parce que je sais pas exactement
comment on fait,
j'essaie de pas tousser
parce que tousser ça fait venir l'asthme,
et j'essaie aussi de pas trop rire
ou de fumer des cigarettes,
parce que l'asthme aussi

j'essaie de rester un peu calme,
un peu parce qu'il faut vivre aussi hein
et j'essaie de pas trop boire non plus,
respirer l'odeur du vin
des fois ça fait monter la gêne
et puis ça dure cinq dix minutes,
mais il faut pas que je rie trop
ou que je fume trop à ce moment-là,
sinon ça y est c'est parti,
ça fait comme le vent dans le grillage,
ça chuinte et ça siffle
et je peux pas m'empêcher de tousser après
et ça me gratte la gorge
et le côté droit de la mâchoire,
oui le côté droit seulement,
à l'intérieur même on dirait,
alors je gratte deux trois fois,
je respire lentement à fond,
je crache un peu
et ça va mieux

des fois j'ai l'impression
qu'un jour je vais me noyer
malgré tout l'oxygène de la pièce
et ma bonne volonté,
mais ça dure pas longtemps,
j'ai pas trop peur de ça,
ça va,
il faut que je fasse attention
à ma respiration,
faut pas respirer trop fort
et faire attention à la poussière,
ça c'est à cause de toutes toutes petites araignées,
là par terre,
dans les draps les habits les rideaux les cheveux
et je suis allergique à elles,
c'est quand j'en ai dans les poumons
elles viennent à l'intérieur,
elles pondent leurs tous tous petits oeufs
et font leur vie quoi,
leur petite vie,
leurs milliers de petites vies
qui tripatouillent l'intérieur de mes petits poumons,
parce qu'elles ont huit pattes hein
les araignées ça a huit pattes,
oui
voilà

bon alors je l'ai bien notée la prescription,
pour quand j'en aurais besoin

bon bah c'est bien

voilà.

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